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15 mai 2009

La réforme de l'hopital est le symbole de l'autisme du pouvoir

On ne compte plus le nombre de réformes engagées par ce gouvernement. Il y en a tellement, elles se succèdent à une telle vitesse que tout débat, toute tentative de bilan autour de chacune d'entre elles est impossible. Pourtant, il en est une plus symbolique que les autres et qui retient l'attention de tout le pays : la réforme de l'hôpital public.

Elle est intéressante en premier lieu parce qu'elle touche au coeur du système de santé français, système qui partout nous est envié parce qu'il met la solidarité entre tous au centre de l'action publique. Mais, en second lieu, cette réforme ne manque pas d'intérêt car elle donne une représentation exacte de la politique de Mr Sarkozy et de la façon dont celle-ci est menée.

Il est assez paradoxal de constater qu'à l'heure où même le très libéral journal économique anglais "The economist" ne tarit pas d'éloge sur le système social français, à l'heure où tous les partis politiques, de droite comme de gauche admettent que si la France résiste mieux à la crise, elle le doit en partie à l'importance de son secteur public, et surtout à la qualité de celui-ci, il est paradoxal donc, de voir le pouvoir en place mener une politique libérale visant à affaiblir le secteur public au nom d'une sacro-sainte rentabilité.

En effet, après le démantèlement en cours de l'université, c'est au tour du secteur hospitalier de devoir se plier aux dures lois du marché et du profit. Car madame Bachelot aura beau jurer ses grands dieux que non, c'est bien de cela qu'il s'agit ici. Comment expliquer sinon la fermeture d'hôpitaux, de services, de dizaines de lits ? Comment expliquer les diminutions de postes ? Et que l'on ne vienne pas nous dire qu'en regroupant les hôpitaux on améliore la qualité. Les hôpitaux français sont déjà parmi les meilleurs du monde, c'est bien la preuve que cela fonctionne non ? Il s'agit seulement de faire des économies, lesquelles, au contraire risquent fort de se traduire par une détérioration de la qualité du service rendu.

Voilà pour le fond d'une réforme qui va dans le même sens que toutes celles menées depuis 2 ans, celui de la liquidation de tous les acquis issus du Conseil National de la Résistance, la plupart du temps pour le bénéfice d'intérêts privés, à savoir les principales entreprises du CAC 40.

Mais la forme mérite aussi d'être regardée de plus prés. Dans ce cas, comme très souvent depuis mai 2007, la ministre n'est pour rien dans le texte final. Tout à été décidé à l'Elysée par le président et ses conseillers, sans aucune concertation ou presque avec les partenaires sociaux, de toute façon, quand concertation il y a, on tient rarement compte de leur avis. La ministre défend ensuite un projet de loi évidemment rapidement constesté par l'immense majorité des professionnels de la santé, soutenus dans le cas de cette réforme, par l'opinion publique. L'Elysée intervient donc pour calmer le jeu en retirant une mesure soi-disant centrale (le renforcement des pouvoirs du directeur de l'hôpital en l'occurrence), mais qui ne change en rien la philosophie finale de la réforme. Cela permet tout juste à la presse d'affirmer que le pouvoir a reculé, et à ce dernier de se cacher derrière ce soi-disant recul pour  s'arc-bouter et s'offusquer contre le conservatisme des syndicats et des fonctionnaires.

La même méthode a été utilisée pour la réforme du statut des enseignants-chercheursenseignants-chercheurs. Elle permet, même après de fortes luttes de faire passer les textes, mais elle a cependant de graves désagréments. Elle divise les Français, crée des rancoeurs, et renforce le sentiment que le pouvoir est autiste. Et devant la colère qui gronde et le désespoir qui monte, on se demande combien de temps ce pouvoir peut encore tenir.

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Commentaires
L
C'est toujours le même problèem, en France le mot Réforme est toujours emploé au singulier, comme s'il n'y avait qu'une seule façon de réformer, celle qui va dans le sens du libéralisme.
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E
c'est le problème, soit il y a réforme pour améliorer les choses et dans ce cas la réforme, c'est la concertation et la décision, un acte fondateur.<br /> <br /> Soit il y a démantèlement ... mais ça tu viens de l'expliquer !<br /> <br /> Cela fait presque 15 ans que cela à commencer.<br /> <br /> @ +<br /> <br /> Bésitos<br /> <br /> <br /> Eric<br /> <br /> <br /> PS : très content de te retrouver
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