La france est-elle une dictature ?
Je reconnais que la question est un brin provocatrice, mais se la poser c'est déjà admettre qu'il y a de nombreux dysfonctionnements dans le système démocratique Français. Certes, notre pays donne l'apparence d'une démocratie saine : le multipartismemultipartisme, le droit de manifester, la liberté d'opinion par exemple sont garantis par la constitution. Pourtant, peu à peu tous les fondamentaux sont attaqués. Cette dérive était déjà en marche avant Nicolas Sarkozy, mais depuis son arrivée, il a fortement contribué à son accélération. Petite revue de détail non exhaustive.
La liberté d'opinion : une des caractéristiques des pays démocratiques est qu'ils ont une presse diversifiée, où la plupart des opinions sont respectées. Or, aujourd'hui en France, la plupart des grands médias télés radios ou papiers appartiennent à des proches du pouvoir en place, où sont désormais contrôlés par lui en ce qui concerne le réseau public. Il suffit d'ailleurs de regarder les journaux du soir pour s'apercevoir qu'ils disent tous la même chose au même moment. Il y a certes quelques titres de presse qui résistent, mais ils sont isolés et peu influents.
La liberté d'expression : avec Nicolas Sarkozy les Français redécouvrent qu'ils n'ont plus le droit de critiquer le président de la République. Les procès se multiplient contre de simples citoyens qui ont osés exprimer leur légitime colère, même si c'était un peu vertement. Aux Etats-Unis par exemple, ce type de procès est impensable. En France, il devient de plus en plus difficile de critiquer librement le chef d'état.
La dérive sécuritaire : la caractéristique de toutes les dictatures est que la police y bénéficie de tous les droits ou presque. Or, aujourd'hui que constate-t-on ? on met en garde à vue des enfants de 6 ans, ou des syndicalistes, on maintient en détention un homme accusé de terrorisme sans preuves (c'est ce que rapporte la presse en tout cas), et on propose même que des fouilles aient lieu à l'intérieur même des écoles. A chaque élections l'insécurité refait surface, et on durcit de nouveau les lois. L'avantage est évident, pendant que les braves citoyens ont peur, ils ne pensent pas à revendiquer, et préfèrent sauvegarder le peu qu'ils ont.
L'indépendance de la justice : Il s'agit d'un des fondamentaux en démocratie. Or dire que la justice n'est pas indépendante du pouvoir en France, c'est enfoncer des portes ouvertes. Cela ne date d'ailleurs pas de Nicolas Sarkozy, sur ce sujet, il n'y est d'ailleurs pas pour grand-chose. Cependant, il est consternant de voir que les affaires se multiplient, et que celles-ci ne débouchent quasiment jamais sur des condamnations. Rappelons que même un pays comme le Pérou à condamner à de la prison ferme un ancien président de la République.
Le suffrage universel : Sans suffrage universel, pas de régime démocratique, c'est une évidence. D'ailleurs il ne viendrait à personne l'idée de contester la légitimité de l'élection de Nicolas Sarkozy. Mais, se faire élire, c'est une chose, rester au pouvoir en est une autre. Or, ces derniers jours, certaines déclarations de Jean-Pierre Raffarin sont inquiétantes. Il a en effet constaté d'après les premiers sondages liés aux élections européennes que si la droite arrivait largement en tête, ce serait en fait une victoire à la Pyrrhus, puisque l'UMP ne disposerait d'aucune réserve de voix, ce qui laisse envisager de sévères défaites aux élections régionales, mais surtout aux présidentielles. Et que propose donc l'ancien premier ministre ? Ni plus ni moins de changer la loi électorale et faire en sorte que tous les futurs scrutins se jouent à un tour. Cela aurait l'avantage de maintenir la droite au pouvoir pendant très longtemps. Et de faire croire au peuple qu'il choisit encore ses dirigeants.
Ce ne sont là que quelques exemples, on pourrait malheureusement les multiplier. Alors oui, la France est encore une démocratie, mais pour combien de temps encore ?