Vous vouliez du libéralisme ? Vous n'avez encore rien vu.
Dans mon dernier message, j'accusais la gauche française d'être la plus bête du monde; et certains de ses dirigeants de passer sans vergogne dans le camp d'en face, juste pour l'obtention de postes. Et ce n'est certainement pas le rapport sur le pouvoir d'achat qui va me faire changer d'avis. Cette commission est présidée par Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterand, supposé être de gauche. Or, les propositions faites par la commission et donc défendues par son président, sont d'un libéralisme jamais atteint en France.
Ce rapport ferait la part belle à la grande distribution (il faut parler au conditionnel, car sa version n'est apparemment pas encore définitive), dont chacun sait que le pouvoir d'achat des Français est sa première préoccupation, bien avant celle de faire des gros bénéfices. La construction de grandes surfaces pourrait se voir déréglementer, et les principaux mécanismes protégeant le petit commerce, supprimés. On privilégierait ainsi une consommation de masse, au détriment d'un commerce de proximité, certes plus onéreux, mais synonyme de meilleures relations humaines et d'une certaine qualité de vie, qui jusque là était la marque de fabrique de la France à l'étranger (se rappeler le succès du film "Amélie Poulain" aux Etats-Unis). Pour un hypothétique gain de pouvoir d'achat, (car rien ne garantit que les grandes surfaces répercutent les hausses de matières premières annoncées, par exemple), on prend le risque de dégrader encore le tissu social, qui n'a pas besoin de cela. Sans compter que cela ne créera probablement pas d'emplois, ou alors des emplois précaires, car pour une grande surface ouverte, combien de petits commerces qui ferment ?
Mais, le rapport ne s'arrête pas là, il traite aussi du problème du logement. Si on ne peut qu'être d'accord avec l'incitation de construire plus de logements sociaux (il suffirait cependant d'appliquer la loi SRU), il y a une autre proposition qui fait frémir : celle de mettre en place dans les HLM, des "baux à termes fixes", comme dans le privé. C'est à dire, qu'il ne suffit plus d'avoir précarisé pour une grande part la vie professionnelle, on s'attaquerait désormais à la sphère privée, en commençant par le logement. Il y a fort à parier qu'aucun des membres de cette commission ne bénéficie d'un HLM.
Mais toutes ces propositions sont en droite ligne avec la politique menée jusqu'ici par Nicolas Sarkozy : augmenter le pouvoir d'achat en faisant pression sur les prix, au détriment de ceux qui produisent. Car on ne peut évidemment pas réduire indéfiniment les coûts de production sans qu'il y ait de la casse sociale.
Pour ma part, et ce au risque de paraître réactionnaire, car c'est ainsi qu'aujourd'hui se font traiter les personnes qui défendent le progrès social, pour ma part donc, je vois une solution bien plus simple pour augmenter le pouvoir d'achat, et qui à terme bénéficierait à toute la société : augmenter les salaires.