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11 septembre 2010

Retraites : d'abord combattre la résignation pour gagner.

La bataille des retraites est présentée comme la mère des batailles. Pour le symbole qu'elle représente évidemment, mais surtout parce que si le pouvoir l'emporte sur ce dossier, il aura les mains libres pour réformer et casser tout ce qu'il voudra : sécurité sociale, droit du travail, etc. Nicolas Sarkozy sait que sa réforme ne peut qu'être impopulaire, puisqu'elle est injuste. Il compte donc sur le sentiment de résignation qui gagne tous les Français. C'est son meilleur allié, à tel point que depuis 3 ans il a tout fait pour le renforcer. Pour cela, il a utilisé tous les moyens à sa disposition :

-  Il a utilisé la diversion. Ce n'est évidemment pas un hasard si le thème de la sécurité a fait son grand retour cet été. Pour faire oublier l'affaire Woerth, certes, mais surtout pour donner des gages à l'électorat populaire de droite, lui aussi victime de la réforme des retraites.

- Il a multiplié les annonces et les projets de lois. Depuis 3 ans, c'est quasiment un nouveau plan de réforme par semaine que l'on nous annonce. Le but est de donner l'impression que l'on agit, mais surtout, la multiplication des actions rend difficile la contre-attaque le travail d'opposant.

- Il utilise l'arme du calendrier. En faisant la plupart des réformes importantes au moment de l'été, et sur une période très courte, il gêne au maximum l'organisation de la réponse syndicale.

- Il profite de la complicité active des médias dominants. Ces derniers jouent à fond de leur pouvoir de nuisance en désinformant au maximum. Depuis des mois ils rabâchent sans relâche l'idée selon laquelle il n'y a pas d'autres solutions possibles pour les retraites. Idée fortement contredite par de nombreux experts et intellectuels, lesquels sont malheureusement inaudibles. Le meilleur exemple de cette entreprise de désinformation massive date de ce matin avec cette contre vérité proclamée dans tous les journaux télévisés et radios selon laquelle les jeux seraient faits avec le vote de l'Assemblée.

- Enfin, il profite de la complicité passive des syndicats. En privilégiant les négociations avec certaines centrales (CGT et CFDT pour ne pas les nommer), en réformant les règles de la représentation syndicale dans les entreprises, Nicolas Sarkozy a fait d'eux ses obligés. Depuis 2 ans le résultat est là, beaucoup que des fers de lance de la contestation, la CGT et la CFDT en sont les principaux freins.

Tout cela concourt à renforcer le climat de morosité et de résignation. D'autant plus que pour la première fois, le pouvoir utilise toutes ces armes en même temps. Pour autant, il existe de nombreuses raisons d'espérer et de continuer la lutte :

-  Malgré tout le battage estival autour de la sécurité et des Roms, les Français ont répondu massivement à l'appel du 7 septembre. C'est d'autant plus réjouissant que la date était très compliquée pour mobiliser, quelques jours seulement après la rentrée des classes.

- Pour la première fois depuis longtemps, il y a un canalisateur commun à toutes les rancœurs, les frustrations et les injustices. C'est la réforme des retraites qui en fait office, et elle est capable de rassembler toutes les colères.

- La défiance envers les médias en particulier et les élites en général ne date pas d'aujourd'hui. Ne pas oublier qu'en 2005, les Français ont voté non au référendum sur l'Europe quand 80 % des soi-disant intellectuels de ce pays avaient choisi l'autre camp. Quelles raisons auraient-ils d'avoir plus confiance aujourd'hui envers TF1 et consorts. Ce n'est pas parce qu'ils les regardent qu'ils les croient.

- Si les syndicats sont encore indispensables pour mener des négociations, ils ne le sont plus lorsqu'il s'agit de mener des luttes. Ne pas oublier que lors des deux derniers mouvements d'importance qui se sont erminés par une victoire de la rue, 1995 et 2006 (CPE), les syndicats étaient dépassés par la base et se sont contentés de suivre le mouvement. (D'ailleurs  ce titre, il est bon de se souvenir de Mai 68 et du discours du patron de la CGT devant les ouvriers de Billancourt ! )

- Dans le même ordre d'idée, il faut se rappeler qu'en 1995 et 2006 le gouvernement avait fait du calendrier une arme. dans les 2 cas les lois ont été retirées après avoir été votées.

J'ai évoqué plus haut l'habileté du pouvoir qui utilise tous les outils à sa disposition en même temps. Pour autant, s'il le fait, c'est bien parce qu'il se méfie de la rue. A nous de ne pas nous résigner et de lui prouver que sa méfiance est fondée.

Sur le sujet :

comme moi, tout à fait subjectif n'est pas résigné.

Sur le web :

dasola a beaucoup aimé le dernier film de Xavier Beauvois, "Des hommes et des dieux".

La revue de blog de pensee libre.

jef déplore la dégradation de l'image de la france à l'étranger.

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Commentaires
L
Oui, la comparaison à Doriot est assez juste, en moins radical toutefois !
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A
ok,<br /> <br /> j'ai oublier de rajouter :<br /> curieusement je ne pense et n'ai jamais pensé que sarko était un facho, il est démago par désir de pouvoir,<br /> <br /> par contre hortefeux…… ? mais besson oui il me fait penser à doriot
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L
"La victoire n'est pas illusoire", ce n'est pas de moi, c'est de Bernard Thibault, etc'est suffisamment rare qu'un leader syndical ose un pronostic, que cela en dit long sur nos chances réelles de gagner.
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A
le déplacement des dettes se feraient vers l'Unedic.<br /> excellente synthèse. (je ne comprends pas le dernier point de Sylvie)<br /> <br /> nous rappelez qu'on a déjà gagné dans la rue donne la pêche, tout n'est pas perdu.<br /> <br /> la première traitrise que j'ai vécu de la part des syndicats fut en juin 68 devant une usine de tricot après le vote à mains levées auquel j'avais assisté dans le local syndical (refuser toujours ce genre de vote qui affaiblit), je m'en suis jamais remise. C'était une majorité de femmes payées 480 Fr/mois qui servaient aussi de manequins pour les tailles et 0 Fr de plus pour ça. Elles étaient démoralisées, arpentaient le trottoir devant l'usine, que faire, risquer de perdre son boulot ? et pendant ce temps les sbires de la cgt à quelques mètres encourageait les gens à reprendre le boulot "laisser la liberté du travail".
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L
Axel,<br /> Oui, c'est difficile de lutter contre la résignation. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est que cette résignation est la meilleure alliée de Sarkozy et compagnie. Il est donc nécessaire d'aller contre.<br /> <br /> Sylvie,<br /> J'en serai aussi évidemment. Par contre, je défilerai probablement avec mes collègues et mes amis, derrière une banderole syndicale !
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