les primaires au PS : l'arnaque totale !
Tout le landerneau politico-médiatiquepolitico-médiatique parisien ne parle plus que de cela : l'organisation de primaires au parti socialiste pour l'élection présidentielle de 2012. Ce furent d'abord la jeune génération en mal de reconnaissance (Montebourg, peillon) qui a sauté sur l'idée pour tenter de se faire une place au soleil, puis les cadors en place depuis plusieurs générations, les éléphants comme on dit, s'y sont mis. Maintenant, c'est une pétition sur laquelle circule les noms de nombreux artistes ou intellectuels de gauche. Le tout abondamment relayé qui voit dans la crise au socialiste un spectacle permanent assuré riche en rebondissements. Si avec tout ça Martine Aubry n'a pas la main forcé...
Les primaires sont maintenant présentées comme la panacée, la solution aux maux de la gauche, le seul moyen de gagner la présidentielle de 2012. Que la gauche se dote d'un chef incontestable et la messe sera dite. J'ai bien peur que tout ne soit pas aussi simple, car en mettant comme priorité le choix d'un candidat, le parti socialiste tournerait le dos à son histoire, pire, il en serait fini de la différence majeure entre la droite et la gauche. Historiquement, les partis de droite font confiance à un leader, tandis que ceux de gauche défendent d'abord le débat d'idée, la confrontation projet contre projet. La parenthèse Mitterrand, si elle a permis au PS d'accéder au pouvoir autour d'un leader charismatique, n'a au final débouché que sur une politique qui se différencie bien peu de celle de la droite.
L'exemple de l'Italie devrait pourtant alerter. La désignation lors de primaires, par des millions d'italiens, de Romano Prodi comme candidat au poste de président du conseil, a créée une véritable dynamique permettant son élection. Mais, les deux ans suivant le scrutin, n'ont été que divisions et disputes entre les différents partis de la majorité, car tellement soucieuse de se trouver un chef pour affronter BerlusconiBerlusconi, celle-ci avait oublier l'essentiel, trancher sur les questions de fond. Comme les primaires n'avaient pas permis de définir une ligne claire sur toutes les questions de politique économique, la gauche est allée droit dans le mur. Aujourd'hui, BerlusconiBerlusconi est de nouveau au pouvoir, l'Italie bascule vers le grand n'importe quoi, et la gauche n'a jamais été aussi faible dans ce pays.
C'est parce que leurs idées, au final, sont peu différentes de celles de la droite, parce qu'ils sont admiratifs de ce qu'a réalisé Nicolas Sarkozy, que les quadras du PS sont pressés de se trouver un chef. Aujourd'hui, il n'y a plus que la forme qui compte, car sur le fond, grosso modo, ils sont tous d'accords. Faire des primaires à gauche, permettra peut-être au PS de retrouver le pouvoir. Cela mettra aussi définitivement les idées de droite au pouvoir.