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31 juillet 2009

Et si l'automne était vraiment chaud ?

Le mois d'août se profile à l'horizon, et comme d'habitude, tout se passe comme comme si l'homo politicus Français rentrait dans une sorte d'hibernation estivale. Il y est d'ailleurs bien aidé par les médias qui nous matraquent de sujets au mieux secondaires comme la grippe A ou insignifiants comme le malaise présidentiel, histoire de faire remonter sa côte de popularité en berne depuis presque 2 ans.

Pourtant, si elle le voulait vraiment, la presse française n'aurait pas à beaucoup se forcer pour trouver un vrai sujet d'information. Alors que chaque année on nous prédit un automne social chaud, celui de cette année pourrait bien l'être pour de bon, puisqu'il a déjà commencé cet été. Pour la première fois, les occupations d'usines, séquestrations de patrons, menaces à la bonbonne de gaz n'ont pas connus de trêve estivale, signe que la colère ouvrière est forte, même si pour l'instant elle ne trouve de porte-voix ni dans les partis politiques, ni auprès des syndicats. Et c'est justement cette absence de relais qui devrait inquiéter.

Dans le même temps, Nicolas Sarkozy depuis les élections européennes est encore plus présent qu'avant dans les médias. Et pourtant, il reste impopulaire, profondément impopulaire. De même, la remontée de la bourse, l'attente de patrons et de banquiers qui agissent comme si la crise n'avait jamais eu lieu (d'ailleurs pour eux, a-t-elle eu lieu ?), tout cela ne fait qu'augmenter le sentiment de colère et d'injustice.

Il n'y a pour moi aucun doute que de nombreux éléments sont réunis pour un incendie social. Il manque juste une petite étincelle pour l'allumer. Le changement de statut de La Poste pourrait bien être cette étincelle. De fait, personne n'est dupe, les mots de la ministre de l'économie n'y changeront rien, les Français savent qu'à terme il s'agit de privatiser La Poste, LE SERVICE PUBLIC préféré des Français, celui qui à leurs yeux est synonyme de lien social, notamment dans les campagnes ou les quartiers défavorisés. Il n'est qu'à voir les leviers de bouclier à chaque fermeture de bureau pour comprendre que le gouvernement s'attaque à un gros morceau. Et même les élus de terrain de droite sont vent debout contre le changement de statut.

Toutefois, la stratégie incompréhensible des syndicats, la division des partis de gauche, peuvent constituer un obstacle, ce qui pourrait déboucher soit sur une multiplication des mouvements locaux et sporadiques, soit sur une vraie révolte nationale mais complètement incontrôlée et incontrôlable. Je ne suis pas sûr que l'un et l'autre soit souhaitables. Mais si demain, les organisations syndicales et les grands partis politiques se décidaient à faire taire leurs divisions et d'enfin se mettre au diapason de la colère populaire, alors, oui, l'automne peut-être chaud et avoir de vrais débouchés politiques.

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Commentaires
L
Globalement d'accord avec vous pour dire qu'il y a de fortes differences entre tous les grands mouvements qui ont marqué ce pays, de même si demain il se passe quelque chose, cela prendra des formes différentes. Cependant, mon propos était surtout demontrer le point commun entre tous ces mouvements : personne ne s'y attendait, et surtout leur ampleur a à chaque fois.<br /> <br /> Je suis également d'accord avec vous, s'il s'agit de refaire une journée de manifestation supplementaire ça ne sert à rien. C'est pour cela que je crois qu'un mouvement de forte ampleur doit se faire à l'écart des syndicats.
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P
J'ai noté le point d'interrogation... De la même façon que j'ai noté l'emploi du conditionnel!<br /> <br /> Comparé Mai 68 à la situation d'aujourd'hui n'est pas du meilleur effet, me semble-t-il.<br /> J'avais 10 ans... Je mentirais en prétendant me souvenir des évènements d'alors. C'est rétrospectivement que j'ai pris conscience des ambitions révolotionnaires des acteurs/trices du mouvement de Mai 68... Tout aussi rétrospectivement, il s'est avéré que le mouvement ouvrier d'antant a abandonné celui estudiantin lui superposant des objectifs propres plutôt que d'additionner les trois... Idem pour la cause féministe elle a été passée sous silence si bien qu'aujourd'hui encore elle se cherche dans cette société.<br /> Ces trois points de vue ont été envisagés de façon séparée à l'époque par les acteurs/trices eux/elles-mêmes, de la même façon et compte-tenu des réactions d'aujour'dhui, tout porte à croire qu'aucun progrès n'a été fait. Les précepts de la "division" sont tout aussi vivaces dans les esprits d'aujourd'hui comme en 1968.<br /> <br /> Autre différence notable, la position de "l'entreprise" au sein de la société... A l'époque, on manifestait "contre" le travail (!) pour avoir plus de paye, nous n'avions pas l'épée de damoclès de la délocalisation au-dessus de la tête. Aujourd'hui , on manifeste pour garder "simplement" nos entreprises à l'intérieur de nos frontières, "pour" le travail lui sacrifiant le concept même du salaire et le salaire lui-même!!!<br /> <br /> En outre, Manu, je n'ai pas oublié les 3 grandes manifs d'ampleur nationales qui ont perdu au fur et à mesure tant de leur "motivation" que le nombre des manifestants-es.<br /> Alors quoi? Une 4ème manif, une 5ème? Pour être <br /> Pour être "efficace", il faut autre chose que ces vieux symboles dont on nourrit la vindicte populaire.<br /> <br /> "Et les mouvements politiques et syndicaux, la plupart du temps, ils suivent, ils n'impulsent pas."<br /> Là-dessus, nous sommes d'accord... Raison de plus pour repenser la notion de collectif!!!<br /> Pour être éfficace, il faut cesser de<br /> "penser en logo" cgt/ps/npa et autres facteurs de division mais enfin penser en individu constituant le vrai corps social.<br /> <br /> Partis politiques, syndicats et associations, leurs modes de constitutions, de pensées, de fonctionnement sont des exigeances capitalistes et non pas "républicaines"! <br /> J'ai d'autant plus de mal à comprendre mes contemporains qui continuent pourtant à financer (au moyen de leur cotisation) à arborer les couleurs d'un parti/syndicat/assoce qui n'a pas enregistré le moindre progrès social -encore moins intellectuel- depuis 5 décennies. Pire, l'individu se comporte de plus en plus en robot et en calculatrice, de moins en moins en "humain"...<br /> <br /> ... Si être chaud c'est être simplement nombreux et bruyant dans les rues, alors oui, l'automne sera "chaud" mais ne sera pas "efficace"!
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L
Notez qu'il y a un point d'interrogation dans mon titre.<br /> Ceci dit, rappelez-vous qu'en avril 68 rien n'indiquait que le mois de mai serait chaud. De même, à l'automne 1995, la gauche est inexistante, mieux, une bonne partie de l'intelligentsia de gauche( liberation notamment) approuve le plan Juppé. C'est toujours quand on ne les attend pas que les grands mouvements se déclarent.<br /> <br /> Quant aux négociations salariales, mais elles ont toujours étaient au coeur des négociations, que se soient en 36 ou en 68.<br /> <br /> Et les mouvements politiques et syndicaux, la plupart du temps, ils suivent, ils n'impulsent pas.
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P
Un automne "chaud"?<br /> J'enfile temporairement la soutane de St Thomas: je demande à voir!!!<br /> ... Et j'ai toutes les raisons d'en douter. Pour plusieurs raisons. <br /> La 1ère, force est de constater qu'aucun des mouvements ne demandent de changement de politique, encore moins de régime . On tracte, on négocie, on monnaye sa "peine", pour finir, on brade. La question de la sortie de crise est et reste le montant en €uros.<br /> Comme tous les vacanciers qui prennent la route pour aller se faire plumer des qqs deniers économisés dans l'année, les grèvistes eux se laissent gentiments guidés en direction du tiroir-caisse. Que ce soit 30 000€ ou 12 000, ça ne fera que modifier la date de l'échéance...<br /> <br /> En deux, y a longtemps que le ton est donné. Le rythme des entreprises qui s'exportent s'accélère, il n'y a -depuis le début, pas l'ombre d'une pensée ou même de tentative de réflexion quant à la recherche de moyens pour contre-carrer l'hémoragie.<br /> La voie politique? Idem, la Gauche vient de découvrir sa propre fragilité et semble décidée à trouver des solutions en s'à-droitisant davantage...<br /> La voie syndicale? Il y a belle lurette que la cause est vendue -si tant est qu'elle ait jamais été acquise aux salariat- pour les mêmes raisons que la "Gauche"...
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