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13 avril 2010

Retraites : Sarkozy va bien faire passer sa réforme en force.

En politique plus qu'en toute autre chose, les paroles sont belles, font souvent illusion, mais seuls les actes restent. Depuis presque trois ans avec la présidence Sarkozy, nous vérifions cet adage au quotidien. Il faut cependant bien avouer qu'avec les négociations sur les retraites, nous atteignons des sommets de langue de bois.

Nicolas Sarkozy l'avait promis, pour cette réforme essentielle et compliquée, il ne passerait pas en force, prendrait le temps de la concertation et de la négociation. Mieux, à la demande des syndicats, il n'y aurait aucune loi votée en catimini pendant l'été, comme ce fut le cas en 1994 et 2003. Las, une fois de plus nous constatons que les promesses présidentielles ne valent pas tripette.

Chacun sait que le dossier des retraites est avec celui du trou de la sécurité sociale le plus épineux et le plus explosif qui soit. De plus, il se pose dans toutes les démocraties occidentales. Or, le seul pays qui ait réussi à trouver une solution viable, acceptée par tous, sans soubresauts sociaux, c'est la Suède, au bout de 14 ans de négociations. Comment comprendre alors que Nicolas Sarkozy compte expédier le dossier en moins de 6 mois (incluant les vacances d'été en plus), avec une concertation avec les syndicats a minima ? Comment expliquer qu'il n'y aura pas de passage en force cet été quand le vote de la future loi est déjà prévu en septembre et sera présenté fin juin en conseil des ministres, sachant l'impossibilité chronique qu'ont les centrales syndicales a organisé la réplique pendant les mois d'été ?

Tous les signaux indiquent que les choses sont déjà décidées, le ministre du travail ayant d'ores et déjà annoncé que la recherche de nouvelles sources de financement serait peu probable. D'ailleurs, je rappelle, comme je l'indiquait dans mon message du 25 mars 2010, (ici) qu'EricWoerthqu'EricWoerth n'est pas la meilleure personne pour faire une réforme juste et équitable. Mais pourquoi diable aller si vite, au risque de renforcer l'impopularité du pouvoir et de provoquer un immense mouvement social ?

Il y a à cela plusieurs réponses. La première est idéologique. Dès le départ et la soirée du Fouquet's, Nicolas Sarkozy et ses sbires ont été investis pour défendre leurs amis les puissants. J'ai aussi dit le 5 mars 2010 (ici) que je n'étais pas convaincu de la volonté de NIcolas Sarkozy de se représenter (ou d'être réélu, ce qui n'est pas tout à fait pareil), ce dernier ayant pour mission de rendre en 5 ans inéluctable la poussée libérale de notre pays. Il fait donc le sale boulot. La seconde est innérente aux personnes en place. Comment peut-on croire qu'il y aura concertation, quand le premier ministrre est justement l'homme qui a fait passer en force la dernière réforme des retraites (laquelle n'a pas marché je le rappelle). Enfin, parce que la crise économique a profondément changé la donne politique et que désormais la fenêtre de tir est réduite pour faire passer un projet que l'on sait à l'avance injuste et inefficace, mais terriblement rentable à terme pour certains.

Cette stratégie n'est pas sans risques. D'une part parce que depuis 2003, les choses ont évolué. Si à l'époque les Français refusaient certes de travailler plus longtemps, ils n'étaient pas convaincus qu'il existait une autre façon de faire. Or, la crise et les millions débloqués pour les banques, le bouclier fiscal ont montré aux Français que l'argent existait et que d'autres solutions étaient envisageables (recherche de nouveaux financements notamment). D'autre part, parce que les Français en 1995, sur les retraites déjà, ont prouvé qu'ils pouvaient faire retirer une loi déjà votée.

sur le sujet :

Détours à Tours trouve lui aussi que l'on va très vite.

Richard Trois déplore quant à lui la stratégie de dramatisation du pouvoir.

Le Cri du peuple détaille lui, les vrais projets du pouvoir.

Chez les amis du web :

Gballand a trouvé une vidéo italienne sur le pape qui décoiffe.

Jef a lu Stiglitz et a eu des envies révolutionnaires.

Dasola a un avis mitigé sur le film "La Révélation".

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