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20 janvier 2010

Il y a d'autres solutions que d'augmenter l'âge de la retraite.

Souvenons-nous, c'était en 2003, la droite nous l'avait promis, la réforme des retraites qui prévoyait une augmentation de la durée de cotisation était la seule façon de garantir la pérennité du système par répartition. Nous avons été des centaines de milliers dans la rue, à crier qu'on nous nous mentait. Malheureusement, nous n'avons pas été entendus. Et aujourd'hui, en 2010, il faut de nouveau réformer, ce qui en soit, avec le recul, donne raison aux manifestants de 2003.

La réforme de 2003 n'a pas fonctionné. Celle qui vient ne marchera pas plus. Il est en effet paradoxal de demander aux gens de travailler plus longtemps dans une société qui ne fournit pas de travail aux seniors. Après 50 ans, les entreprises ne veulent plus de vous dans ce pays. Le gouvernement continue donc à utiliser les recettes libérales, celles voulues par le MEDEF. Il cède aussi une fois de plus à la pression des banquiers et assureurs qui attendent que le système soit dégradé au point que le recours aux caisses privées deviennent inévitable.

Sans compter que dans le contexte actuel, demander encore aux mêmes de faire des efforts risque de vraiment mal passer. Des milliards ont  été trouvés pour renflouer les banquiers, alors même que ceux-ci sont les responsables de la crise qui plonge des milliers de personne dans la galère, mais depuis 40 ans, aucun gouvernement n'a eu la volonté politique de s'attaquer vraiment aux déficits des caisses de retraite et de la Sécurité Sociale. Par manque de courage, certainement, par idéologie plus surement.

Pourtant, d'autres solutions existent, qui seraient viables. Des solutions politiques courageuses qui demandent de tourner le dos à une vision purement économique de l'organisation de la société.

Depuis des décennies, chaque gouvernement, de droite comme de gauche, a octroyé aux entreprises des baisses de charges au nom de la lutte contre le chômage. Ces baisses ont principalement profité aux grandes entreprises, n'ont jamais fait baissé le nombre de chômeurs, si ce n'est par une augmentation de la précarité, mais surtout, elles contribuent fortement à augmenter les déficits. Or, en 1994 le ministre du budget de l'époque, un certain Nicolas Sarkozy, s'était engagé à ce que l'Etat compense chaque centime qui manquerait. Il ne l'a jamais fait. Une des solutions serait donc soit que l'Etat tienne ses engagements, soit qu'il s'interroge sur la façon dont les baisses de charge sont données : une entreprise qui fait des bénéfices et licencie doit-elle continuer à recevoir de l'aide de l'Etat.

La seconde solution, qui malheureusement n'est jamais évoquée consiste à trouver de nouvelles sources de financement. La crise a eu ceci de bien qu'elle a permis de se rendre compte que des sommes considérables circulaient échappant à toute imposition, à toute taxation. Des parachutes dorés, des stock options et j'en passe, tous ces petits systèmes qui permettent à quelques uns d'être toujours plus riches, en s'exonérant de participer à la solidarité nationale.

La recherche de nouvelles sources de financement n'est jamais évoquée, comme si la volonté réelle du pouvoir était de revenir sur l'âge de la retraite à 60 ans. Le plus triste dans tout cela, c'est qu'un parti de gauche, le PS, cède à son tour aux sirènes libérales et envisage une augmentation jusqu'à 62 ans de l'âge de la retraite. L'argument selon lequel tous les autres pays le font n'est que fallacieux. Que je sache, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres solutions, et de plus, lorsqu'en 1945 la France instaure le système de retraites par répartition, n'avait-elle pas raison avant les autres ?

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Commentaires
L
J'acquiesce totalement à vos propos. Je rajouterai cependant que non seulement les gens sont plus manipulables, mais dans notre société, l'angoisse crée de la consommation.
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J
Le plus lamentable dans tout cela, c'est que jamais un journaliste ne met un politicien devant cette contradiction flagrante : on propose de retarder l'âge de la retraite pour que les gens travaillent plus longtemps, et dans le même temps, on licencie les quinquagénaires (et d'autres ... ) sous prétexte qu'ils ne sont plus productifs.<br /> Citron pressé, citron pourri, à la déchetterie !!!<br /> <br /> En réalité, cela n'a qu'un but : réduire tous les flux financiers qui ne se dirigent pas directement vers les "élites" afin de favoriser les autres flux (subventions, salaires excessifs, filières de "réussite" , ...). Cela augmente bien sûr l'angoisse et la précarité des travailleurs, mais, dommage collatéral intéressant pour ces "élites", dans le besoin et l'angoisse, les gens sont plus facilement manipulables.
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