Le Parti communiste est vraiment désespérant.
En apparence, le parti communiste français a décidé de reconduire le Front de gauche avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. Ils devraient donc constituer au premier tour des listes indépendantes du Parti Socialiste. Mais ça, ce sont les apparences et le discours officiel, car en réalité les choses sont bien différentes.
Dans la réalité, ce sont les militants qui dans chaque région qui vont choisir la posture qu'ils veulent. Il faut donc s'attendre que dans plusieurs cas le parti communiste fasse alliance dès le premier tour avec les socialistes. De plus, dans tous les cas de figure, Mme Buffet, l'encore première secrétaire, a annoncé que le parti communiste rejoindrait la liste de gauche en tête (le PS donc), pour constituer des majorités et faire barrage à la gauche.
Cette attitude sonne le glas d'une union de la gauche radicale, Mme Buffet le sait d'ailleurs parfaitement. En effet, le NPA a fait d'un préalable à toute alliance, le refus de faire liste commune avec les socialistes. Vu la posture communiste, la rupture est donc inéluctable.
Evidemment, il y a un vrai piège tendu au NPA, puisqu'ainsi il apparaît comme le diviseur. Mais à bien y regarder, le parti de Besancenot a une vraie cohérence politique et idéologique, là où le parti communiste cherche d'abord à sauvegarder ses élus, au mépris de ce qui fut autrefois ses idées.
Comment les communistes vont pouvoir expliquer à leurs électeurs qu'ils font campagne contre le versement de subventions aux entreprises qui licencient ou délocalisent, alors que dans tous les exécutifs où ils participent, ils votent ces subventions. Comment vont ils faire lorsque les régions vont voter la mise en concurrence des TER dans chaque région ? Quitter les majorités socialistes qu'ils veulent former et donc provoquer une crise politique, ou se renier ? Cruel dilemme que depuis plus de 25 ans que les communistes partagent le pouvoir dans des majorités socialistes les communistes ont résolu par le reniement dans la plupart des cas.
A court terme, le Front de gauche peut faire un score raisonnable aux régionales, et le NPA sortira électoralement affaibli, surtout s'il n'arrive pas à rompre son isolement. Pour autant, une fois élus, les communistes devront rendre des comptes à leurs électeurs. Et là, il faut gager que la chute reprendra de plus belle. Comme toujours ! Il est affligeant de voir que le PCF ne tire jamais aucune leçon de l'histoire.
Les jeux ne sont pourtant pas encore complètement faits. Jean-Luc Mélenchon qui avait clairement lui aussi refusé de s'allier au PS, à une carte à jouer et peut encore pousser le PC à changer son fusil d'épaule. Pour autant, on n'en prend pas la direction, et là aussi, il devient difficile de suivre Mr Mélenchon. Pourquoi a-t-il quitté le PS pour mieux le rejoindre ensuite ?
Il est vraiment désespérant de voir qu'alors que nous avons besoin plus que jamais d'une gauche de résistance, ce sont les intérêts de boutique qui continuent à l'emporter. C'est de défendre des idées que nous avons besoin, pas de sauver des postes d'élus.