Le gouvernement repousse la réforme sur le lycée : a-t-il peur ?
A la surprise générale, Xavier Darcos a annoncé le report d'un an de la réforme du lycée, officiellement pour renouer le dialogue et mieux expliquer un projet qui semblait mal parti. Difficile de ne pas voir dans ce revirement, le premier depuis 2007, l'influence de Nicolas Sarkozy.
Il faut dire que cet évènement en dit long,très long sur l'ambiance politique et sociale dans ce pays. Les émeutes grecques ont marqué les esprits, et en France comme ailleurs, les dirigeants craignent une extension de cette colère à la jeunesse de leur pays. Dans ce contexte, la montée d'un mouvement lycéen qui s'annonçait particulièrement violent et incontrôlable aurait été destructeur pour l'image du pouvoir.
Mais ce n'est pas tout, dans le même temps, d'autres reculs s'effectuent même s'ils sont plus discrets : compromis sur le travail le dimanche, retrait de l'amendement Marini (encore lui !) sur l'imposition des personnes ayant élevé un enfant seule. Le pouvoir qui jusqu'ici réformait sur tous les fronts craint visiblement une insurrection sociale et fait tout pour déminer le terrain. C'est donc la preuve qu'il a conscience de l'inefficacité de sa politique économique, et que celle-ci n'est pas là pour servir les Français, mais bien d'autres intérêts.
Mais, il s'agit là d'un jeu à double tranchant. Ces reculades successives, aussi mineures soient-elles peuvent redonner de l'espoir à un mouvement social atone pour l'instant. Nicolas Sarkozy qui s'est montré jusqu'ici inflexible prend le risque de changer son fusil d'épaule dans l'espoir que cela apaise les choses. Au vu des réactions des principaux syndicats de l'éducation, il a réussi son coup, mais les lycéens semblent plus sceptiques et décidés a continuer : méfiance car rappelons-nousrappelons-nous le CPE, aucune concession n'y a fait, la jeunesse d'aujourd'hui n'a rien à perdre.