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27 juin 2012

A quoi cela peut-il servir de mettre des moyens dans l'Education Nationale ?

Eh non, fidèle lecteur, je n'ai pas retrouvé de matériel, je profite seulement de la possibilité d'utiliser un écran et donc de poster un billet en attendant une solution pérenne à mes problèmes.

 

Ce billet est le résultat d'une colère que j'ai eu ce matin en écoutant la radio. Je ne citerai pas la station, simplement, il y a sur les antennes une nouvelle mode nauséabonde qui consiste à considérer que l'on fait de l'information en donnant la parole aux auditeurs, et en considérant que sur chaque sujet, l'avis de citoyens lambda qui ne maîtrisent souvent qu'une infime partie du dossier, vaut autant que celui de spécialistes ou de professionnels. Ainsi, les journalistes dont le rôle est d'informer se transforment en animateur, et la vox populi devient peu à peu la vérité première.

L'objet de mon courroux vient du fait que j'ai entendu pour la énième fois une personne vociférer contre l'Education Nationale. Elle s'exaspérait tout à trac contre ces professeurs prétendus feignants parce qu'il ne travailleraient que 18 heures par semaine, et contre cette logique portée par la gauche qui consiste à augmenter les moyens en terme de personnel, la solution passant pour cette personne par une modification en profondeur des méthodes d'enseignement plus que par une augmentation du nombre d'adultes devant les élèves. Il s'agit là d'idées, qui sous couvert d'être iconoclastes, foisonnent dans ces émissions de prétendu débat et ne sont que très rarement remises en cause par les journalistes présents, même si en l'occurence l'honnêteté m'oblige à reconnaître qu'un professeur a très bien porté la contradiction. Mais peu importe cette contradiction, l'essentiel étant que les propos discriminants envers l'Education Nationale soit entendus et répétés le plus souvent possible.

Pourtant, à l'instar de ce qu'avait répondu le professeur, il est assez facile de démontrer que l'augmentation massive du nombre de professeurs dans les années 70, 80 et 90 a eu des bénéfices. C'est d'ailleurs tellement facile, qu'à bientôt 42 ans, c'est la première fois que j'ai entendu cette démonstration sur une antenne de grande écoute.

L'argumentation consiste en un seul chiffre qui n'est jamais communiqué : celui du nombre d'élèves sortis sans qualifications de l'école en 1975, c'est à dire 25 %. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 5 %, c'est à dire que le nombre d'élèves quittant l'école sans rien a été divisé par 5 en 35 ans (on peut consulter les chiffres sur le site du ministère de l'Education Nationale).

Il faut dire qu'en 1975, le diplôme ou la qualification était moins une obsession, à cette époque nous étion encore en période de plein emploi, et du travail, il y en avait, diplômes ou pas. Avec les crises pétrolières de 1974 et 1979, les choses ont changé avec l'arrivée d'un chômage massive. A partir de ce moment-là, ce sont ceux qui avaient le plus de qualifications qui avaient le plus de chances. Il a donc fallu adapter l'enseignement, favoriser de plus en plus les études longues, et par conséquent l'augmentation massive du nombre d'enseingnants est devenue inéluctable.

L'evolution à la hausse des moyens alloués à l'école que ce soit en terme humains ou matériels, s'est bel et bien traduit par une évolution bénéfique du niveau de qualification des élèves. Et cela profite à tous, aux élèves évidemment, mais également aux entreprises qui trouvent sur place du personnel mieux formé et qualifié, et à la société qui voit le niveau culturel moyen s'améliorait.

Il est certainement possible d'améliorer encore ce système par des réformes internes sur les contenus, le temps d'enseignement ou la formation, mais il est criminel pour la société entière de continuer à nier que les suppressions massives d'effectifs de ces dernières années, à but purement économique et non éducatif n'ont pas eu d'effet négatif sur la qualité de l'enseignement en France. Et il serait plus que temps que les medias cessent de déléguer à n'importe qui le devoir d'informer qui devrait constituer le coeur de leur mission.

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Commentaires
L
partageux,<br /> <br /> je rajouterai aussi que l’orthographe et la grammaire, c'est ce qui structure la pensée. on peut donc s’inquiéter pour notre avenir avec tous ces jeunes handicapés dans leur propre expression.<br /> <br /> <br /> <br /> Axel,<br /> <br /> eh oui ! terrible constat. A titre personnel, je n'attends absolument rien de François Hollande. mais si au moins il réussissait à redresser un tant soit peu l'EN, ce serait toujours ça de pris.<br /> <br /> <br /> <br /> Kloelle,<br /> <br /> je ne suis pas si sûr que cela que le niveau baisse. A notre époque, il y avait moins d'élèves au bac, donc forcément le niveau s'enressentait. Mais aujourd'hui, en primaire ou au collège, le nombre de choses, de matières enseignées est beaucoup plus important qu'avant : anglais en primaire, informatique, etc. Sans compter qu'avec internet et les nouvelles technologies, les enfants sont beaucoup plus socllicités qu'avant. Ils sont peut-être moins bons que nous sur les savoirs traditionnels, mais ils savent faire des tas de choses que nous ignorions complètement. Cela compense.<br /> <br /> <br /> <br /> Gballand,<br /> <br /> il suffit souvent de demander à ces gens pourquoi eux ne font pas profs. En général, après la première réponse un peu bravache, celle qui vient c'est que le métier est trop dur aujourd'hui.
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G
En général, je conseille aux personnes qui invectivent les profs de passer le concours pour entrer dans l'éducation nationale. Elles auront ensuite le bonheur de vivre au quotidien ce "métier de feignant" ;)
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K
L'éducation est le socle de notre société et tous les moyens doivent converger vers son renforcement.<br /> <br /> Néanmoins je ne partage pas ton analyse en ce qui concerne la qualification ou le niveau des jeunes sortant de nos écoles au sens large.<br /> <br /> Le niveau est dramatiquement, considérablement bas et je le constate tous les jours en suivant de près le parcours de mes enfants.<br /> <br /> Collège, lycée, et faculté.<br /> <br /> J'ai vu des jeunes au niveau scolaire tout juste digne d'un CE2 obtenir leur BAC, des étudiants en 3ième année de licence méconnaitre les bases même de la spécialité qu'ils avaient choisi. <br /> <br /> Au final, sur le marché du travail , le BAC ne vaut plus grand chose, je me pose même la question de savoir si on peut encore le considérer comme une qualification.<br /> <br /> Il y a un problème plus large que le nombre d'enseignants recrutés, il y a une reflexion d'ensemble à mener.<br /> <br /> Je considère donc que cette mesure est un cache misère.
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A
Toujours moins d'heures de français pour les élèves, des classes de plus en plus chargées pour les enseignants, une pression constante sur tout le monde pour éviter à tout prix (c'est le cas de le dire...) les redoublements. Si on ajoute au tableau noir le relais morbide des media au discours pervers des politiques depuis des années, il devient impossible de faire entendre la vérité.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> PS - Mais merci d'avoir réagi malgré le matériel défaillant ;-)
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U
Quand je lis des copies d'étudiants (en 2 et 3e année) je mesure l'ampleur de la dévastation ! Soyons bref. Je peine à les lire. Souvent c'est la lecture à voix haute qui permet de saisir le sens d'une phrase qui resterait sibylline. <br /> <br /> <br /> <br /> Une bonne copine prof de lettres de ces mêmes étudiants enseigne, non la littérature, mais des bases orthographiques et grammaticales qui devraient être acquises en primaire. <br /> <br /> <br /> <br /> Tu me diras qu'on se bat les couilles de l'orthographe et autres vieilles lunes. Mais le "marché du travail" se charge de faire le tri. Une relation me disait que pour un recrutement, on avait un peu forcé sur les annonces. Résultat : 570 candidatures ! C'est une secrétaire qui a fait le premier tri. Sa mission consistait à mettre au panier une candidature quand elle rencontrait la troisième faute. Il est resté 70 candidatures qui ont été examinées. Comme me disait le gars : on ne peut pas se permettre de recruter un chargé de relations publiques qui va joncher de fautes les discours, le site internet et les communiqués de presse...
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