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23 novembre 2008

Tristesse de l'homme de gauche !

J'aurais pu écrire un article vengeur sur le spectacle donné par les socialistes depuis des mois, avec l'apothéose que l'on sait. J'aurais pu me lâcher sur ces éléphants dont tout le monde souhaite le départ et qui ne veulent pas lâcher la place. J'aurais pu railler ceux qui sont ambitieux au point de ne pas accepter une défaite et de préférer leur égo à leur parti, à la défense des Français. Mais je n'irai pas plus loin. Le seul sentiment qui m'habite aujourd'hui est le dégoût.

Je ressens le désarroi de toutes ces hommes et ces femmes de gauche pour qui la politique menée par Sarkozy est insupportable. Je ressens cette peur créée par les dérives sécuritaires et ultra-libérales, par le mépris comme outil de gouvernement. Mais surtout, face à tous ces coups portés par la droite, je ressens le besoin d'avoir une alternative politique, un espoir, et celui-ci, faute de mieux ne peut être porté que par le Parti Socialiste.

Même s'ils n'ont pas souvent été à la hauteur, les socialistes ont longtemps été le réceptacle d'aspirations à un monde meilleur. Aspirations souvent déçues, mais au moins ils étaient là, on pouvait se reposer sur eux pour déverser notre colère à chaque élection.

Cette fois-ci, ils nous ont définitivement abandonnés. Devant une crise qui s'annonce exceptionnelle en matière de destruction d'emplois, de pauvreté et d'injustice, ils ont préféré leurs petites querelles intestines. Alors que l'on a besoin d'un discours fort pour soutenir les enseignants ou les postiers dans leurs luttes, on a juste des batailles de personnes.

L'homme de gauche que je suis ne se faisait aucune illusion, mais cette fois, je me sens trahi, abandonné, et seul face à mes doutes, mes peurs et mes angoisses sur un futur qui s'annonce terrible.

Ceux qui me lisent régulièrement savent que j'ai une attirance pour des petites lumières qui essaient de s'allumer à l'extrême-gauche de l'échiquier politique. Mais pour l'instant, peu importe ces lumières, et puis il encore trop tôt pour se raccrocher un autre espoir, la peur d'être encore déçu est forte. Non, la seule chose qui compte maintenant, c'est que j'ai décidé de tourner définitivement ma page d'électeur socialiste, même si je le faisais plus qu'occasionnellement, aux seconds tours. Je tourne le dos à la famille politique dans laquelle j'ai grandi, à cette image de mon père en pleurs le 10 mai 1981, à ces moments de lutte en 1995 aux côtés des militants socialistes. Je ne suis plus, je ne peux plus être socialiste. Et j'en suis infiniment triste.

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Commentaires
C
Je partage le sentiment, la tristesse.<br /> Pourtant rien n'attenue la colère.<br /> Surtout actuellement, surtout en cette période.<br /> Ces combats de chefs m'ennuient au plus haut point, sans parler de leurs joutes verbales superficielles et mesquines. Ils sont indignes de nous, indignes d'une opposition. Quant à ces deux femmes que tout oppose, elles me peinent profondément.<br /> Elles piétinent le peu de dignité qu'il reste encore à ce parti, elles mettent un voile sur l'engagement politique au féminin.<br /> Bref, une énorme déception, une de plus.
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F
Si tu visites le blog de notre élu local, tu as une image réelle de ce qu'est devenu le parti socialiste d'en haut : une lutte pour des places (qu'elles doivent être bonnes !) plus qu'un débat de fond et une réelle présence sur le terrain...<br /> Ma lutte risque fort bien de continuer ailleurs. Il y a les européennes, et il parait qu'on va se casser la figure aux régionales. Ils sont aveugles et sourds pour ne pas réagir intelligemment ?
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L
Je suis d'accord avec vous sur l'essentiel.<br /> Par contre sur les 15 ans de sarkozysme, rien n'est fait.<br /> N'oubliez pas qu'en octobre 1980, le favori de la gauche s'appelle Rocard, qu'à l'automne 1994 certains sondages donnent Mr Balladue élu au premier et que jusqu'à mi-décembre 2006 Mme Royal était en tête dans les sondages.
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L
Oui la déception est grande chez moi aussi. A contre coeur , car mon coeur est à jamais socialiste, je renonce à leur donner mon vote, pourtant depuis que je vote jamais une des mes voix leur a manqué. Ils sont trop pitoyables, et incapables de se mettre au service d'un candidat, c'est à peine croyable mais ils ne peuvent vivre que dans les conflits.Je suis triste et dégoutée, de voir ce qu'est devenu le parti socialiste, les Jaurès, Blum, Mitterrand, doivent se retourner dans leur tombe.Si seulement les éléphants prenaient leur retraite, il pourrait y avoir une lueur d'espoir, mais ils ne veulent pas rendre les armes, et ne se rendent pas compte qu'ils sont dépassés, que la politique d'aujourd'hui ne se fait plus avec les moyens d'il y a 30 ans. Nous sommes partis pour 10 voire 15 ans de sarkozysme et tous les méfaits qui vont avec.
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L
Petite précision pour qu'il n'y ait pas de malentendu, je ne suis que sympathisant, pas militant, je n'ai jamais eu ma carte au PS.<br /> <br /> Ceci dit, je suis content de voir qu'il y a encore des gens qui veulent changer les choses de l'intérieur. Malheureusement, je crains fort que la situation économique n'exige des réponses d'urgence et le PS ne peut être ce soutien, cet espoir nécessaire pour des millions de Français.<br /> <br /> A Jacques,<br /> sur la petite phrase qui ne vous a pas plu, voyez y surtout du dépit et de la déception de voir que la fin de la guerre des égos que l'on nous promettait enfin risque de continuer encore longtemps. Si j'avais été en mesure de voter, j'aurais choisi Hamon, puis Royal, car comme je l'ai déjà ecrit ici, la candidature Aubry n'est qu'une imposture le meilleur moyen pour les éléphants de figer les choses.
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