Remunicipalisation de la distribution de l'eau à Paris !
Alors que la privatisation de GDF est presque faite, celle d'EDF bien avancée et que cela ne devrait plus tarder pour La Poste et la SNCF, il est très intéressant d'étudier de très près ce qui se passe autour de la gestion de l'eau.
Dans les années 70 et 80, les services de distribution de l'eau furent parmi les premiers secteurs publics a être privatisés. C'est ainsi que de nombreuses municipalités ont confié la gestion de ce secteur à des entreprises privées. Parmi les arguments donnés à l'époque, figurait évidemment en bonne place celui de la baisse des coûts pour le consommateur.
Il y a quelques années, la revue "Que choisir" publiait une enquête allant à l'encontre de cette idée reçue. Il y était démontré que la privatisation non seulement n'amenait pas d'amélioration en matière de qualité du service, mais qu'en plus, dans certains cas les tarifs devenaient exorbitants, les entreprises privées en profitant pour faire des marges colossales. Il faut assurément nuancé puisque des villes restées en gestion publique pratiquaient elles aussi des marges plus qu'intéressantes. Mais force est de constater que les villes qui figurent en tête de peloton ont toutes choisies la gestion publique. Mieux, parmi elles on trouve la seule ville qui jusqu'à présent a décidé de remunicipaliser : Grenoble.
Il va sans dire que cette enquête avait fait grand bruit à l'époque puisqu'elle allait à l'encontre de l'idée dominante du moment selon laquelle les services publics sont mieux gérés par le privé.
Et la polémique rebondi ses jours-ci car une seconde ville décide de déprivatiser la distribution d'eau, et il ne s'agit pas de n'importe quelle ville, puisque c'est Paris.
Il s'agit de la première fois à ma connaissance que dans ce pays on revient en arrière sur des privatisations. Cela a cependant déjà été le cas, et avec un énorme retentissement avec les chemins de fer en Grande-BretagneGrande-Bretagne ou l'électricité en Californie. Avec la crise, les Français ont bien compris que la gestion de l'argent et notamment les banques ne pouvait plus ressortir des intérêts privés. Petit à petit, confronté à la réalité et face aux excès qu'entraîne le besoin de toujours plus de profits, le système se lézarde. Pas assez vite, mais inexorablement.
Je mets en lien le second article de "Que choisir sur le sujet :