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24 novembre 2008

Remunicipalisation de la distribution de l'eau à Paris !

Alors que la privatisation de GDF est presque faite, celle d'EDF bien avancée et que cela ne devrait plus tarder pour La Poste et la SNCF, il est très intéressant d'étudier de très près ce qui se passe autour de la gestion de l'eau.

Dans les années 70 et 80, les services de distribution de l'eau furent parmi les premiers secteurs publics a être privatisés. C'est ainsi que de nombreuses municipalités ont confié la gestion de ce secteur à des entreprises privées. Parmi les arguments donnés à l'époque, figurait évidemment en bonne place celui de la baisse des coûts pour le consommateur.

Il y a quelques années, la revue "Que choisir" publiait une enquête allant à l'encontre de cette idée reçue. Il y était démontré que la privatisation non seulement n'amenait pas d'amélioration en matière de qualité du service, mais qu'en plus, dans certains cas les tarifs devenaient exorbitants, les entreprises privées en profitant pour faire des marges colossales. Il faut assurément nuancé puisque des villes restées en gestion publique pratiquaient elles aussi des marges plus qu'intéressantes. Mais force est de constater que les villes qui figurent en tête de peloton ont toutes choisies la gestion publique. Mieux, parmi elles on trouve la seule ville qui jusqu'à présent a décidé de remunicipaliser : Grenoble.

Il va sans dire que cette enquête avait fait grand bruit à l'époque puisqu'elle allait à l'encontre de l'idée dominante du moment selon laquelle les services publics sont mieux gérés par le privé.

Et la polémique rebondi ses jours-ci car une seconde ville décide de déprivatiser la distribution d'eau, et il ne s'agit pas de n'importe quelle ville, puisque c'est Paris.

Il s'agit de la première fois à ma connaissance que dans ce pays on revient en arrière sur des privatisations. Cela a cependant déjà été le cas, et avec un énorme retentissement avec les chemins de fer en Grande-BretagneGrande-Bretagne ou l'électricité en Californie. Avec la crise, les Français ont bien compris que la gestion de l'argent et notamment les banques ne pouvait plus ressortir des intérêts privés. Petit à petit, confronté à la réalité et face aux excès qu'entraîne le besoin de toujours plus de profits, le système se lézarde. Pas assez vite, mais inexorablement.

Je mets en lien le second article de "Que choisir sur le sujet :

http://www.quechoisir.org/EnqueteDetail.jsp?id=Ressources:Articles:FE262EB3BB37BAADC125737D002E0068&categorie=NoeudPClassement:37A22418181509C1C12573CD0038EB3E&catcss=ENE201

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Commentaires
L
Merci pour les félicitations,<br /> d'accord avec ce que vous dites, d'autant plus que les entreprises en question ne sont pas avares (si on en croit les affaires judiciaires et la presse) en divers cadeaux pour maintenir leurs marchés.
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M
Entièrement d'accord.<br /> Comme je le disais, une fois qu'un délégataire a "décroché" une délégation, c'est souvent pour très longtemps, et il est après ce temps souvent le mieux placé pour obtenir le contrat renouvelé.<br /> <br /> La sortie de ce mode de gestion n'est pas une chose facile. Ce n'est pas étonnant que peu de municipalités aient les épaules pour le faire sans prendre des risques.<br /> <br /> Pour ce qui est de la notion de service public, j'insiste, mais... La commande publique fonctionne avec des marchés. La notion de prestaire privé accomplissant un service public n'est donc pas une aberration en soi.<br /> Le vrai problème, à mon avis, de la délégation, n'est pas le fait de "confier" une mission a un opérateur privé, mais de le faire sans possibilité de contrôle (et je vous rejoins en ce sens sur l'idée du "cadeau")<br /> <br /> Félicitations pour votre blog.
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L
Merci pour ces précisions de vocabulaire. Ceci dit, même avec votre définition (la bonne apparemment)la délégation reste un cadeau fait aux entreprises privées.
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M
Quelques précisions de vocabulaire...<br /> <br /> La délégation de service public n'est pas une privatisation. Le délégataire, c'est à dire le titulaire du contrat, exploite un service qui malgré les apparences, reste un service public. Le vrai problème de la délégation n'est pas que la gestion d'un service soit confiée à un opérateur privé, mais plutôt que la puissance publique ne se dote pas de moyens pour contrôler l'exécution du contrat.<br /> <br /> J'espère pouvoir me féliciter de ce revirement. L'eau est un service public à renforcer, et la situation actuelle de délégation massive ne parait pas satisfaisante. Le marché est tenu par une poignée d'opérateurs dégageant des bénéfices colossaux malgré une hausse des tarifs qui se poursuit.<br /> Des villes telles que Grenoble (mais aussi Chatellerault, Cherbourg, Castres sans oublier un certain nombre de communes aux populations plus modestes) se sont posé la question (et finissent par trancher en faveur d'une gestion directe). Les délégataires, assis sur des contrats de trop longues durée, et reconductibles trop facilement, s'arment pour attaquer toute décision qui nuirait à leur chiffre d'affaire.<br /> Tenons bon.<br /> <br /> http://www.jtajt.com/article-24615554.html
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