L'affaire du Clavier Corse !
Ce qu'il y a de bien avec les hommes politiques de ce pays, c'est que quand il y a une connerie à faire, ils la font. Mais en plus, comme ce sont des surdoués, en général, ils la font en Corse, là où cela a le plus de chance de faire du bruit. Et Sarkozy y est donc allé de sa "grosse boulette" corse.
L'histoire est simple. Des nationalistes occupent le jardin de la villa corse de l'acteur Christian Clavier. Ces manifestants sont visiblement pacifiques, ne commettent aucune dégradation. Et comme en Corse tout peut s'embraser très vite, le commissaire chargé de la sécurité sur l'île a la sagesse de ne pas faire intervenir les forces de l'ordre, histoire de ne pas envenimer l'affaire. Si tout en était resté là, l'évènement n'aurait pas valu plus d'une dépêche en bas de page de la presse locale. Sauf que voilà : l'acteur est un grand ami du président, lequel se sentant visé et humilié par cet acte (là, c'est moi qui interprète, mais vu le personnage, je ne dois pas être loin de la vérité) réplique en mutant manu militari l'officier de police.
Bon, je l'avoue, ma première réaction a été d'en rire, tant l'acte de Nicolas Sarkozy paraît disproportionné par rapport à la faute initiale. Mais ensuite, une fois la rigolade passée, on s'aperçoit que cet mutation forcée est loin d'être anodine, et en dit très long sur la façon dont le président de la République exerce le pouvoir. Alors, je pose la question : quand dans un pays un haut fonctionnaire de l'Etat est déchu de ses fonctions sans débat, sans concertation, par la seule volonté du prince pour protéger et défendre ses amis, lesquels deviennent donc de fait au-dessus des lois, ce pays doit-il encore être considéré comme une démocratie ?