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4 mai 2008

De la chute de la social-démocratie.

Ces dernières semaines, les élections législatives en Italie et locales en Angleterre ont fourni de nombreuses indications dont la gauche française et particulièrement le parti socialiste ferait bien de tenir compte. Dans ces deux pays, la gauche au pouvoir a mené des politiques libérales, parfois au-delà même de ce que les politiques de droite prônaient. Et dans les deux cas la sanction est claire, une victoire éclatante de la droite et une gauche qui se retrouve dans un profond désarroi idéologique, obligée qu'elle est d'assumer une politique fondamentalement contraire aux valeurs qu'elle est censée porter.

Mais, l'Italie et le Royaume-uni ne sont pas des cas isolés. Partout où la gauche au pouvoir a fait sien les dogmes libéraux, partout elle s'est effondrée et s'est retrouvée durablement dans l'opposition, complètement déboussolée. Ce fut le cas aux Etats-Unis où Clinton n'a pas osé mener jusqu'au bout la réforme de la sécurité sociale, faute d'affronter les multinationales du secteur, en Allemagne où Schröder a enfoncé l'Allemagne dans une politique de rigueur incroyable, qui touche en premier les plus faibles. Mais de la Belgique aux Pays-Bas, en passant par la Suède, partout où les partis sociaux démocrates au pouvoir se sont essayés au libéralisme, ils se sont effondrés, ont perdu le pouvoir et la plupart du temps, ne sont pas prêts de le retrouver.

On peut certes trouver quelques exceptions, comme l'Espagne de Zapatero ou l'Angleterre de Blair. Encore faut-il reconnaître que Zapatero a accédé au pouvoir dans des conditions particulières et qu'il l'a cependant emporté de nouveau, mais de peu face à une droite pas encore remise de l'ère Aznar et de la gestion des attentats. Quant à Tony Blair, il a su utiliser à des fins électorales la guerre en Irak, et surtout, il n'a jamais eu d'adversaire crédible face à lui.

Mais, le cas Lionel Jospin, typiquement français celui-ci, est aussi un autre exemple de rejet par l'opinion de cette gauche qui renie tant ces valeurs qu'elle finit par ne plus savoir où elle habite. Lionel Jospin, le premier ministre à avoir le plus privatisé sous la cinquième République, l'homme politique désarçonné face à des ouvriers en colère contre la délocalisation de leur entreprise, et enfin le premier candidat de la gauche qui refuse de qualifier de socialiste son programme et ne prononce pas une seule fois le mot ouvrier durant toute la campagne électorale. Et bien, cet homme-là ne sera pas au second tour de la présidentielle.

Mais ce n'est pas tout, car en France comme en Italie, bien plus que le parti socialiste (ou Démocrate en Italie), ce sont les mouvements et partis alliés avec eux au pouvoir qui pâtissent le plus de ce rejet. Comme si les concessions et les couleuvres avalées par la gestion des affaires devait coûter encore plus cher à ceux qui sont censés être le plus radicaux. Et a contrario, en France et en Allemagne est en train de monter en puissance une autre gauche, plus radicale, qui refuse obstinément le tournant libéral pris par les tenants de la social-démocratie.

A quelques mois d'un congrès qui s'avère important non seulement pour le parti socialiste, mais aussi pour toute la gauche et pour la France, cela devrait amener les caciques socialistes à réfléchir. Pourtant, quand on voit que certains continuent à appeler à des alliances avec le centre droit, que d'autres, à demi-mots trouvent bien les réformes inéquitables sur les retraites ou sur l'école, on est en droit d'être inquiet, et de craindre que, même si le parti socialiste surfant sur le rejet de Sarkozy parvenait à retrouver le pouvoir, les idées de gauche, elles ne restent pour longtemps au placard.

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Commentaires
L
Je ne suis pas d'accord avec vous ! L'extrême-gauche ne refuse pas toute compromission avec le pouvoir. Elle refuse toute compromission avec des partis qui se disent de gauche mais mêne des politiques de droite. <br /> Le jour où le PS une fois au pouvoir aura le même discours que dans l'opposition, il y a beaucoup de choses qui changeront.<br /> Le fait que l'extrême-gauche ne s'allie pas au PS, n'e^pêche jamais celui-ci de gagner les élections, regardez les régionales, ou les municipales, partout ou la LCR a fait un bon score, les voix se sont bie n reportées et le PS l'a emporté. Refuser les alliances avec le ps dans l'état actuel des choses, c'est obliger celui-ci à tenir compte de sa gauche dans son programme électoral. Et que je sache, la droite n'a jamais eu besoin de s'allier au FN pour gagner le pouvoir.
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J
C'est un constat plutôt plein de bon sens.<br /> Mais je ne crois pas qu'il suffise.<br /> En ce sens que l'extrême-gauche, quel que soit le pays, REFUSE toute "compromission" avec la gauche et c'est elle qui, ainsi, fait le jeu de la droite.<br /> Tant que cette extrême gauche ne voudra pas s'allier et PESER sur la gauche, que restera-t-il d'autre à cette dernière que de regarder sur sa droite ?<br /> <br /> jf.
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