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6 mai 2008

Après un an de sarkozysme : où en est la gauche ?

A l'heure où tout le monde disserte sur le bilan de la première année de la présidence Sarkozy, je ne vais pas en rajouter, pour finalement dire ce que chacun constate au quotidien, ce bilan est catastrophique. Non, ce qui m'intéresse ici (et d'ailleurs d'une façon plus générale), c'est de savoir où en est la gauche, et d'une façon plus générale les idées de gauche.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au premier abord, là non plus le bilan n'est pas folichon.

En dehors du parti socialiste, les petites formations sont toujours aussi émiettées. Le parti communiste, s'il a sauvé la plupart de ses élus locaux reste inaudible au niveau national, au même titre que les verts. Ces deux formations se retrouvent face à un choix cornélien. D'un côté, s'allier avec le PS, (ce qui ne leur a pas forcément réussi par le passé) dans le cadre d'un programme de gouvernement, ce qui aurait pour eux l'avantage de leur garantir des postes et une pérennité financière, au détriment souvent de leurs idées. De l'autre, le choix d'une plus grande radicalité en se rapprochant de l'extrême-gauche, ce qui les contraindrait à rompre au moins momentanément avec le parti socialiste. Ce choix, particulièrement pour le PC serait cohérent idéologiquement (même si l'alliance avec la LCR ne va pas de soi), mais signifierait la fin de ces partis, la perte de nombreux postes d'élus, et surtout, la garantie de ne pas retrouver le pouvoir avant longtemps. Pour l'instant, aussi bien le PC que les Verts ont choisi de continuer seuls, ce qui ne semble pas devoir les mener bien loin.

La LCR ensuite. Le choix fait par cette formation, contrairement aux autres partis de gauche, a au moins l'avantage de la clarté. La LCR a décidé de s'engager sur la voie de la radicalité et d'une rupture avec le parti socialiste, ou du moins sa frange la plus droitière. Elle bénéficie en outre de la figure très médiatique de son leader Olivier Besancenot, qui semble faire une percée incontestable dans l'opinion. Mais son appel à la création d'un nouveau parti n'a reçu aucun appui des autres façons un peu importantes de gauche, et sa posture pour l'instant surtout contestataire risque de l'isoler durablement.

Le parti socialiste, enfin. Il est clair que le retour de la gauche au pouvoir ne peut se faire qu'autour de lui. Mais à l'heure où François Hollande va quitter son poste de premier secrétaire, la situation est inquiétante. Les candidats à sa succession se multiplient, ainsi que les petites phrases et les piques. Chacun se concentre sur sa personne et sur son image. Mais personne ne s'attelle au Parti socialiste à ce qui devrait être la vraie priorité, à savoir définir la position idéologique et programmatique du parti. Tout pour l'instant n'est qu'un combat de personnes. Or, du choix que feront les militants socialistes au prochain congrès dépend une grande partie de l'avenir de la gauche, voire des orientations futures de la politique française. Qu'il s'agisse d'un rapprochement avec le centre, voire une partie de la droite, pour une politique qui essaierait seulement d'assouplir les lois du marché, ou d'un repositionnement sur les valeurs traditionnelles de la gauche, c'est à dire un refus de l'économie de marché telle qu'elle est, et une volonté d'aller vers une société plus solidaire et plus juste, on voit bien que les enjeux sont considérables. Mais ce que l'on ne voit pas pour l'instant, c'est la volonté des dirigeants de se mettre au travail. Pourtant, on sent chez les militants une vraie envie de débattre et de refaire de leur parti le centre névralgique de la bataille des idées.

Tout cela, quand on se situe de ce côté de l'échiquier n'est en effet guère réjouissant. Cependant, il existe de vraies raisons d'espérer. Tout d'abord parce qu'il existe une réelle attente à gauche, et même au-delà. On le voit dans le rejet de la politique gouvernementale (qui n'était pas qu'un simple rejet de l'attitude du président comme on nous l'a rabâché). On le voit aussi dans les mouvements qui se multiplient pour le pouvoir d'achat, mais aussi pour la défense de l'éducation ou encore des retraites. Les Français attendent de la gauche des positions claires sur ces sujets. Ensuite, parce que ce qui se passe dans le monde est lourd d'enseignement. Les échecs partout en Europe de la social démocratie ou des dirigeants qui prônaient une troisième voie, ou la montée en Amérique latine d'une gauche plus radicale qui malgré certaines difficultés connaît de vrais succès économiques et politiques et s'installe durablement au pouvoir comme au Vénézuela ou au Brésil, tout cela devrait servir d'indicateurs à nos dirigeants. Enfin, il existe aussi des gens qui réfléchissent et qui sont sources de propositions crédibles pour l'avenir du pays mais aussi de la planète. Certes, ils sont peu relayés mais leurs propositions sont censées. J'en veux pour preuve cet article trouvé sur le site du journal Marianne : http://www.marianne2.fr/S'entre-détruiront,-certains-le-sont-encore!_a86929.html?PHPSESSID=553fde5ccf91e25768be0265ff1b4d3d

PS : l'article de Marianne2 a le grand avantage de résumer exactement ma pensée, et ce bien mieux que je n'aurais su le faire.

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Commentaires
L
A Jihelpe, <br /> eh oui, le plus dur c'est de mettre fin aux guerres de boutiqueiers. Ceci dit, au rythme ou cela va, le parti communiste risque de laisser la place à Besancenot.<br /> <br /> A val, <br /> oui, mais cela nous rappelle que la politique ce sont des hommes qui la font. Et de plus il y a toujours eu de multiples courants au PS. Comme à droite d'ailleurs.
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V
J'ai toujours trouvé ça terrible, les petits disputes de gosses au PS. C'est dommage et en plus ça ne donne pas une bonne image du parti..
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J
Certes, il semblerait que le PC -principalement- et la LCR aient un avantage à se regrouper...<br /> Mais comment mettre en marche côte à côte des Trotskystes et des (ex?)Staliniens...<br /> <br /> Et pourtant une gauche forte sur la gauche du PS a largement sa place...
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