Au secours ! Il n'y a plus de pilote !
Reconnaissons-le, dans les premiers mois de l'ère Sarkozy, il y avait une certaine cohérence dans la politique menée. La vision était libérale certes, mais que ce soit pour les universités, les retraites ou la justice, l'ensemble ressortait d'une même logique. Il y avait une direction d'indiquée, mauvaise d'accord, mais il y avait une direction.
Seulement, voilà, depuis 2 mois, la belle machine s'est détraquée. S'il a certes un comportement jugé dégradant pour la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy a surtout commis l'erreur de croire qu'en votant pour lui, les Français voulaient une politique ultra-libérale.
Et plus rien ne va : les sondages baissent, la colère monte, l'opposition retrouve de la voix, et les Français perdent le moral. Et à l'approche des municipales qui s'annoncent désastreuses pour la droite, il faut colmater les brèches. Désormais, les décisions sont prises au jour le jour, à l'emporte-pièce, en contradiction les unes avec les autres.
Les Français craignent pur leur pouvoir d'achat ? Qu'à cela ne tienne, on annonce une augmentation des fonctionnaires et du minimum vieillesse (les deux largement insuffisantes). Peu importe que quelques semaines auparavant le président ait déclaré qu'il n'y avait plus d'argent dans les caisses. Peu importe que personne ne sache comment ces augmentations vont être financées.
On annonce d'importantes pertes d'emplois chez Arcelor Mittal ? Qu'à cela ne tienne, Nicolas Sarkozy débarque et promet que l'Etat interviendra, quitte à aller jusqu'à financer la modernisation de l'entreprise. Peu importe que la même personne n'ait fait de la non-intervention dans les affaires des entreprises son credo. Peu importe que sa propre ministre de l'économie le désapprouve. Peu importe que les règles de l'Union Européenne ne permettent pas ce type d'intervention.
Le rapport Attali effraie les chauffeurs de taxi qui descendent dans la rue ? Qu'à cela ne tienne, le premier ministre promet que les dispositions de ce rapport les concernant ne seront pas appliquées. Peu importe qu'il soit en partie contredit par le président de la République dès le lendemain.
Qui gouverne ? Dans quelle direction va le pays ? On ne sait pas. L'impression que donne toute cette agitation, c'est qu'il y a panique à bord. Comme si la stratégie consistant à surexposer le président était finalement un échec. Pour Sarkozy et Fillon, le problème va bien au-delà de mauvais sondages ou d'une lourde défaite aux municipales. Les députés de droite montent au créneau et font remonter la colère des Français. Ce que sentent et craignent les deux têtes de l'Etat, c'est qu'au bout de 9 mois seulement, il y a déjà comme une odeur de fin de règne.
Dieu que les 4 prochaines années vont être longues.
P.S. : un militant MODEM m'a envoyé un commentaire. Par souci d'honnêteté, je vous recommande donc de lire son avis, afin d'avoir un autre son de cloche.