Encore un plan banlieue qui ne servira à rien.
Personne ne nie plus aujourd'hui l'urgence d'agir pour la banlieue. Personne ne niera non plus l'implication de Fadela Amara sur cette thématique. Sa nomination comme ministre pouvait d'ailleurs laisser penser que les choses allaient enfin bouger.
Las ! Après avoir annoncé un plan Marshall en faveur des banlieues, Nicolas Sarkozy a à maintes reprises recule la date de présentation de ce plan. Et à chaque recul, les ambitions ont été revues à la baisse, pour finalement aboutir à un catalogue de mesures, ressemblant fort à du saupoudrage.
Mais surtout, personne ne répond à la question essentielle : où trouve-t-on l'argent ? Nicolas Sarkozy a habilement évité la question. La seule mesure financée le sera en prenant sur le budget du Grenelle de l'environnement. Ce qui confirme ce que j'écrivais hier sur l'absence de pilote dans l'avion gouvernemental.
Développer les écoles de la seconde chance sur tout le territoire : redonner une chance à ceux qui ont échoué, c'est bien. Encore faudrait-il que l'on ait donné à tout le monde sa chance dès le départ. Et cela passe par l'école, et la meilleure réponse serait de maintenir dans les collèges et lycées difficiles les professeurs expérimentés. Mais cela demande un vrai courage politique. Et beaucoup d'argent.
Créer 4000 places dans des internats d'excellence : pourquoi se limiter aux élèves qui réussissent ? Pourquoi séparer les bons élèves des autres ? Sans compter que personne ne dit comment les familles feront pour payer l'internat, ni qui encadrera les jeunes.
Tous les proviseurs devront présenter 5 % des leurs meilleurs élèves en classes préparatoires : encore une fois, on éloigne les meilleurs de leurs quartiers. En outre, ne vaudrait-il pas mieux développer des classes préparatoires dans les lycées de quartiers défavorisés ?
Le redéploiement de 4000 policiers : sécurité encore et toujours. Si c'est pour mettre des agents de la BAC ou des CRS, comme cela a été fait sous le précédent ministre de l'intérieur, cela ne sert à rien. Ce qu'il faut, c'est le retour à une police de quartier, avec des policiers expérimentés, donc payés en fonction.