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19 avril 2020

Après le grand confinement mondial, l'ère autoritaire ?

Depuis le début du confinement, la quasi-totalité des politiques, des intellectuels, des éditocrates viennent nous promettre des trémolos dans la voix que le monde d'après sera différent, que plus jamais rien ne sera comme avant. A entendre Emmanuel Macron lors de ses dernières interventions télévisées on pourrait presque croire qu'il a été touché par la grâce. Cependant, derrière les paroles, il y a les silences, et ceux de Macron sur ce qui se passe à l'étranger sont non seulement éloquents, mais ne présagent d'absolument rien de bon sur ce fameux monde d'après. Quelques exemples ?

     - A Hong Kong le gouvernement, soutenu par le pouvoir communiste à Pékin, fait procéder à l'arrestation des principaux leaders pacifistes qui ont manifesté à l'automne ( A Hongkong, plusieurs piliers du mouvement démocratique arrêtés par la police). Pas une parole, ou si peu, de la part des gouvernements occidentaux, trop occupés à dénoncer le rôle de la Chine dans la crise sanitaire pour faire oublier leurs propres lacunes.

     - Au Cambodge, le pouvoir, sous prétexte de lutter contre la pandémie, fait voter l'état d'urgence et en profite pour éliminer les derniers dissidents (Au Cambodge, un état d'urgence liberticide sous couvert de lutte contre le Covid-19). Qui a entendu parler du Cambodge dans les médias mainstream ou dans la bouche des politiciens ?

     - En Algérie, le pouvoir à la légitimité plus que contestable, profite du confinement, et d'une pause dans le mouvement de contestation, pour augmenter la répression et la censure (En Algérie, la répression est quotidienne malgré le confinement). Qui a entendu un dirigeant français ou européen s'en offusquer ?

Ainsi, on parle à tort et à travers sur le monde d'après, mais personne ne bouge devant les soubresauts de celui d'aujourd'hui. Le message est limpide : c'est ce dernier qu'il faut sauver, quitte à pratiquer l'enfumage.

Attention cependant, les atteintes aux droits de l'homme et aux libertés publiques ne sont pas l'apanage des nations lointaines. Le gouvernement français a profité de la crise en cours pour instaurer un état d'urgence sanitaire, lequel contient  de vrais accrocs à nos libertés (Etat d'urgence sanitaire : première analyse !). On sait bien qu'après chaque crise, qu'elles soient économique, sécuritaire ou autres, des lois d'urgence sont votées et finissent par rester dans le droit commun. Le meilleur exemple vient de se qui s'est passer après les attentats de 2015 : les principales mesures de l'état d'urgence sont maintenant permanentes. Toutefois, le pouvoir ne compte pas s'arrêter là, à l'instar de la Corée et d'autres pays d'Asie il étudie la possibilité de mettre en place le tracking à partir de nos portables. Dans un premier temps pour lutter contre le virus, mais après ? Ce qui compte c'est le premier pas, d'habituer les Français (Coronavirus et tracking dans les médias : tu seras tracé et tu aimeras ça | Ojim.fr).

Même si je pense qu'au final il était difficile de faire autrement, quand on voit avec quelle docilité nous avons accepté collectivement d'être confinés, c'est à dire d'être privés de quelques-unes de nos libertés fondamentales comme celle de se déplacer, il y a de quoi être inquiets. Le monde d'après pourrait être bien différents, mais en pire. Big brother is waiting for you.

 

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