L'administration américaine lance des "fake news" pour sauver le système.

Depuis quelques jours, le président américain et son administration communiquent à outrance sur le fait que selon eux, le virus Covid-19 qui met la planète en émoi, proviendrait d'un laboratoire chinois.  Ces accusations sont relayées par une partie de la presse américaine peu fiable mais malheureusement très écoutée, et ces médias évoquent pour preuve des témoignages anonymes. Autrement dit rien de bien tangible. Là où cela devient inquiétant, c'est que ces affirmations à l'emporte-pièce commencent à être prises en compte par les autorités françaises ou anglaises (pour en savoir plus, cet article du Huffington post).

Il est vrai que l'attitude du gouvernement chinois pose de multiples questions et que sans la volonté manifeste qu'a eu Pékin de cacher la réalité de l'épidémie nous n'en serions pas là. Pour autant selon les plus grands scientifiques, l'origine animale du virus fait peu de doutes. On peut lire ici et surtout cet article  : https://www.nature.com/articles/s41586-020-2169-0_reference.pdf issu de la revue Nature, revue de référence en matière scientifique (désolé c'est en anglais).

Cette origine animale change tout. Cela signifie que c'est l'interaction de l'homme sur l'environnement qui en est la cause. C'est l'empiètement de plus en plus important des activités humaines sur l'espace animal qui permet à des virus qui nous étaient jusque là inconnus de passer à l'homme. Bref, la surexploitation des ressources végétales, animales, environnementales pour satisfaire toujours plus les profits des quelques-uns est à la source du problème. Cette épidémie est donc une conséquence directe de notre mode de vie, du libéralisme économique sans contraintes.

Alors que les Etats-Unis sont le pays le moins préparé à faire face à une pandémie, alors que l'économie américaine, faute des protections sociales, est probablement celle qui va le plus souffrir de la récession et qui aura du mal à s'en remettre, la stratégie de Trump et des médias qui lui sont affidés devient claire. Si accessoirement cela lui permet de porter le discrédit sur la Chine (et encore une fois, elle n'est pas propre dans cette histoire) son principal concurrent économique et politique, Trump essaie surtout de jeter des pare-feux pour éviter que les populations ne s'interrogent trop sur l'implication réelle de l'économie libérale dans cette crise ; il souhaite éviter une trop grande et trop profonde remise en cause de la toute puissance américaine.

Ainsi, Trump fait du Trump, balance des contre-vérités, relayées dans le monde entier pour la simple raison qu'il est le président de la première puissance mondiale, aussi inepte et incompétent soit il. Mais il reste cependant une interrogation : à quoi servent les gouvernements  français et anglais dans cette histoire ? Les crises passent, les gouvernements passent et rien n'y fait, à l'Elysée comme à Downing Street on est toujours le doigt sur la couture du pantalon dès que le président américain parle, même aussi mauvais que Trump.