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4 août 2013

"Stairway to Heaven" de Led Zeppelin.

Si vous lisez régulièrement les billets consacrés à la musique sur ce blog, vous savez donc que je considère que Led Zeppelin est ce se qui s'est fait de mieux en matière de rock (je sais, c'est purement objectif, et en plus je suis capable d'une grande mauvaise foi dès qu'on touche à Led Zeppelin !). Il n'y a évidemment strictement rien à jeter dans la production du groupe, tout y est formidablement excellent (objectivité toujours, même si j'admets volontiers que les trois derniers albums sont un cran en dessous !), mais s'il ne fallait retenir qu'un seul titre, c'est le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvres : "Stairway to Heaven".

Ce tube immense est sorti sur le 4ème album du groupe, celui qui n'a pas de nom et que l'on appelle communément "Led Zeppelin IV". Le disque se vendra à des millions d'exemplaires dans le monde entier (24 millions rien qu'aux Etats-Unis). Il faut écouter l'album en entier, car comme toujours chez Led Zeppelin, les disques sont conçus comme un tout. Il n'empêche, c'est un titre qui va faire la réputation de l'album, et envoyer Led Zeppelin sur une autre planète, celle des géants de la musique. Ce titre, c'est "Stairway to Heaven". La chanson fera désormais partie de tous les concerts du groupe, elle sera reprise des dizaines de fois, et est considérée par tout le monde comme l'un des plus grands standards du rock ("Le" plus grand en ce qui me concerne). Pourtant, ce succès énorme aura lieu alors même que la chanson ne sortira jamais en single, ce qui est, je crois, un cas quasi unique dans l'histoire du rock. De fait le groupe n'a jamais sorti de single, considérant que ses albums devaient s'écouter sur leur totalité, pour la même raison, il n'existe aucune compilation de Led Zeppelin.

La composition du morceau fut assez simple. Jimmy Plant a d'abord composé la musique (en deux temps, puisqu'il a laissé le premier jet se reposer quelques mois), ensuite il fait les arrangements et les lignes de basse avec John Paul Jones, le plus discret des 4, et pourtant le plus indispensable celui qui donnera la couleur finale à chaque morceau. Enfin, en moins de 2 heures, Robert Plant écrit les paroles (à découvrir ici avec leur traduction).

Sur le texte, beaucoup a été dit et écrit. Robert Plant a toujours rejeté les accusations d'ésotérisme et de messages subliminaux, et sur ce point, je crois qu'il était sincère. Par contre il a toujours refusé d'expliquer le sens des paroles, lesquelles ont toujours gardé un côté mystérieux, parfois mystique, qui n'est pas pour rien dans le succès et l'influence qu'exercera la chanson. Toujours est-il que la plupart des critiques s'accordent pour y trouver une critique de l'individualisme et du matérialisme.

Même si on est à l'époque du rock planant et psychédélique, la construction du morceau est relativement originale pour un groupe considéré (à tort, Led Zeppelin est inclassable) comme l'un des fers de lance du hard rock. Il n'y a pas de refrain, juste une phrase qui revient régulièrement ("She's buying a stairway to Heaven"), et une évolution en plusieurs temps, pour arriver à une montée en puissance et un solo de guitare considéré comme l'un des plus grands solos de guitare.

Le morceau commence comme une ballade. Une jolie petite mélodie à la guitare, rejointe rapidement par une flûte à bec. L'introduction de cet instrument dans un morceau de rock est surprenante et inédite, mais cela paraît tellement évident à l'écoute que c'est finalement un vrai coup de génie (à noter que sur scène, le synthétiseur remplace la flûte). Après cette introduction, la voix de Plant arrive, étonnament calme, lente et sereine, toujours soutenue par les seuls deux instruments. Plant n'hésite pas à monter dans les aigus comme il sait si bien le faire.

Il faut un bon gros tiers du morceau avant que la batterie surpuissante de John Bonham n'intervienne. La mélodie est la même, la voix de Plant est toujours aussi apaisée, mais la chanson vient d'effectuer sa première montée en puissance. Désormais le public qui l'écoute pour la première fois sait qu'il y aura un emballement final ! Soutenu par les percussions le rythme s'accélère, la flûte a disparu, mais les lignes mélodiques à la guitare se font plus complexes et plus soutenues.

Puis la voix de Plant se tait, laissant place à la grosse caisse de Bonham et à quelques riffs bien sentis de Page, avant que ne commence l'un des plus puissants, des plus beaux et des plus célèbres solo de guitare, dont il faut souligner à quel point il est renforcé, soutenu, épaulé par la batterie. Ce passage dure plus d'une minute sur l'album et pouvait atteindre les 3 à 4 minutes sur scène. Cependant, en l'étirant, je trouve que le morceau perd de sa force.

Et puis, c'est l'explosion. La voix extraodinaire de Plant retenti, puissante, aigüe comme jamais. Tout s'emballe, guitare et batterie semblent inarrêtables, c'est assez court sur l'ensemble du morceau (environ 1 minute), et l'on voudrait que cela dure éternellement. Le calme se fait de nouveau et c'est Plant qui a le dernier mot, seul, avec un "She's buying a stairway to Heaven" venu d'on ne sait où.

PS : on a longtemps pensé que le groupe avec cette chanson avait atteint son summum, qu'il ne pourrait pas retrouver une seconde fois une telle grâce. C'est pourtant ce qu'il réussira quelques années plus tard, sur le sixième album, "Physical graffiti", avec le splendide "Kashmir", très différent, mais tout aussi complexe et novateur, dont je mets la vidéo en bonus.
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Commentaires
R
Très beau morceau!! J'essaie de l'apprendre à la guitare! Ce qui n'est pas évident... Effectivement, les albums de Led Zeppelin sont très complets en passant par l'album "Houses of the Holly" (1973) notamment!
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C
merci Leunamme pour ces petits flash back!!!
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