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26 juillet 2013

Le PCF sera-t-il le fossoyeur du Front de gauche ?

En admettant qu'il avait une différence d'appréciation avec Jean-Luc Mélenchon sur les futures élections municipales, Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, ne se contente pas d'exposer une divergence réelle, il fait prendre un risque stratégique, idéologique et politique au Front de gauche.

A la base, le problème provient qu'il y a un non-dit de la part du PCF. Officiellement, ils veulent tenter de maintenir l'alliance à gauche partout où cela sera possible, c'est à dire faire des listes avec le PS le cas échéant, ce que le Parti de gauche et plusieurs autres composantes du Front de gauche ne veulent pas. Officieusement, cette position résulte surtout de la situation économique du PCF, qui ne peut financièrement pas se permettre de perdre beaucoup d'élus, lesquels, on le sait, reversent une part importante de leurs indemnités au parti. Sans cet argent, le PCF sera en grande difficulté.

Surtout, en s'arcboutant ainsi sur ses élus et les alliances avec le PS partout où ils dirigent des municipalités, le PCF fait, à mon sens, une erreur stratégique. Il sous-estime le désaveu populaire envers le parti de la rue de Solférino. Désaveu que montrent toutes les élections partielles, et qu'a priori rien ne pourrait démentir d'ici le scrutin. En s'alliant avec la PS, le PCF apparaîtra, qu'il le veuille ou non, comme partie prenante des politiques actuelles que pourtant il combat. Surtout, la constitution de listes Front de gauche, revendiquant clairement une politique différente, non basée sur l'austérité, permettrait à tout un électorat de gauche déçu par les socialistes au pouvoir, de trouver un débouché politique. Je crois que dans de nombreux endroits, et notamment dans les anciens bastions communistes passés au PS, le Front de gauche pourrait redevenir la première force à gauche et envoyer ainsi un message politique fort et clair.

Cette erreur stratégique se double d'une erreur idéologique. Paradoxalement, Pierre Laurent pense que l'alliance avec le PS dès le premier tour est le meilleur moyen d'éviter que des municipalités tombent aux mains de la droite ou de l'extrême-droite. Or, depuis des mois, les leaders du Front de gauche, et parmi eux, ceux du PCF, ne cessent de clamer haut et fort que les politiques menées par les gouvernements Ayrault et Fillon se ressemblent énormément. En clair, beaucoup pensent sans le dire, que le PS est un parti de droite, ou de centre droit si on veut être gentil. Dans ce cas là, il faut être cohérent : si le PS est à droite ou pas assez à gauche, pour que les électeurs puissent s'y retrouver, il faut une liste Front de gauche en accord avec les discours tenus depuis le mois de mai 2012.

Enfin, tout cela s'agrémente d'une erreur politique. La gauche du PS affichant ses divisions au moment où, face à la montée du Front National, face à une radicalisation inquiétante et dangereuse de la droite, il est plus que jamais nécessaire et important qu'une vraie voix de gauche se fasse entendre, une voix clairement anticapitaliste, franchement sociale, assurément humaniste. Le PCF brouille les cartes et affaiblit le Front de gauche au moment où moment ou justement on a besoin de lui, et alors que depuis 2012, cette partie de l'échiquier politique avait enfin su retrouver une écoute attentive de la part d'un nombre important de citoyens.

Pour autant, les jeux ne sont pas complètement faits. Le PCF a bien changé et aujourd'hui les choses ne se décident plus au comité central. Le parti de la place du Colonel Fabien joue maintenant le jeu de la démocratie interne et se sont finalement les militants qui dans chaque ville, décideront de la stratégie à mener. Or, depuis 2009 et la création du Front de gauche, les militants ont toujours soutenu la stratégie d'une alliance  à la gauche du PS. Gageons que dans de nombreux endroits, se sera encore le cas.

 

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Commentaires
L
Micmousse,<br /> <br /> Je n'avais pas eu d'écho de cette attitude de la direction du PC. Reste que dans de nombreuses villes les militants font le choix de l'autonomie vis à vis du PS, et là où ce n'est pas le cas, les autres formations sont bien décidées à ce qu'il y ait quand même une liste. Il s'agit là bien évidemment d'un bras de fer, et je ne suis pas sûr que la direction du PCF ait envie d'assumer la responsabilité de la fin du Front de gauche.
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M
j'aimerais partager l'optimisme de la fin de ton article mais j'ai bien peur que cela ne soit pas tout à fait les mëmes conditions que les élections précédentes et comme mon ami Marc sur FB , la direction du PCF est en train de travailler ses militants au corps pour qu'ils fassent le choix des élus ( du pognon ) au détriment du FDG ( de l'humain d'abord )<br /> <br /> c'est autre autres choses pour avoir écris cela et que certains dirigeants PCF veulent utiliser le FDG au bénéfice unique de leur parti que de nombreux militants PCF nous insultent pour certains , nous excluent pour d'autres ...<br /> <br /> En attendant octobre , j'aimerais souligner que cette indécision favorise le PS et la droite , ne nous permet d'afficher notre unité contre les coups de ce gouvernement , met les électeurs devant une incompréhension ( pour le moins ) : peut -on lutter contre l' austérité et s'allier avec ceux qui la mette en place , cela met mal à l'aise les communistes ou socialistes sincères et conforte la position des suppôts de la finance
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L
Un partageux, <br /> <br /> C'est possible qu'il y ait des alliances UMP FN, mais aux municipales, je crois qu'elles resteront marginales et ne concerneront pas de personnalités de premier plan, ce qui devrait permettre à Copé de s'en sortir sans problème avec quelques exclusions. Cela risque sérieusement de se compliquer aux régionales où la droite bien souvent ne pourra reprendre les régions qu'avec l'appui du FN.
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U
Il faudrait encore ajouter au jeu une autre carte. À droite, je suis prêt à parier que l'on va voir des alliances UMP-FN. Copé jure que non mais je me demande ce que feront les têtes de liste UMP des départements méditerranéens, du couloir rhodanien, d'Alsace et du Nord de la France ou d'ailleurs qui ont le choix entre risquer de mourir au champ d'honneur ou remporter brillamment une victoire facile. <br /> <br /> <br /> <br /> Chez moi par exemple la droite est certaine d'aller au casse-pipe alors qu'elle est assurée de virer le PS en s'alliant au FN. Quand je vois les intérimaires de l'UMP (z'ont pas de militants mais des salariés pour les campagnes électorales) coller ensemble les affiches siglées UMP et les affiches siglées MIL ou UNI voire les autocollants Terre et Peuple, je me dis que le rapprochement politique ne serait pas douloureux...<br /> <br /> <br /> <br /> Le PC finirait d'y perdre toute crédibilité à s'associer à un PS éjecté...
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M
J' avais commencé un article sur mon blog avec le m^me titre <br /> <br /> Tu l' écrit bien mieux que moi et je suis totalement d'accord<br /> <br /> Je reste surpris des commentaires des PCF sur Facebook et ci-dessus car pour moi cela devient ridicule de parler de listes dirigées par un PCF avec des PS car m^me si les gens sont assez mal éduqués politiquement , c'est complétement farfelu de vouloir associer la gauche du FDG et la droite du PS
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