François Fillon a une conception particulière des Français.
C'est la période estivale, et comme tous les ans l'actualité politique tourne plus ou moins au ralenti, du moins pour les médias toujours friands de petites phrases. Donc pendant deux mois, comme il y peu de choses à se mettre sous la dent, il suffit d'un rien pour faire une polémique. Dernièrement, ce rien est venu d'une petite phrase de Mme Eva Joly où elle souhaitait la fin du défilé militaire du 14 juillet. Certes, ce n'était peut-être pas le moment, mais bon honnêtement, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Bien sûr la droite, comme un seul homme évidemment, s'est levée vent debout comme on pouvait s'y attendre. Bref, du classique en somme rien de bien méchant. En tout cas, jusqu'à la réponse du premier ministre.
Le Premier ministre, mais si François Fillon, rappelez-vous, il a été nommé il y a 4 ans, il ne fait rien, certes, mais ce n'est pas une raison pour l'oublier ! Le Premier ministre donc, a déclaré que "Mme Joly n'avait pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l'histoire française". Inutile de relever le caractère répugnant et raciste de cette pique, d'autres l'ont fait mieux que moi, et de toutes façons, on s'habitue malheureusement à ce que la droite française glisse de plus en plus vers le FN. Non, ce qui m'intéresse ici, c'est ce qui est sous-entendu.
Pour Mr Fillon, un Français digne de ce nom, respectueux des traditions, des valeurs et de l'histoire de ce pays, ne pourrait donc qu'être un adepte des défilés militaire et du militarisme. Une sorte de va-t-en-guerre prêt à tomber en pamoison pour le premier légionnaire venu, ou à être sujet à de terribles érections à la vue d'un char. Bref, le Français, aime les militaires et est fier de son armée.
Il oublie juste, Mr Fillon, que l'histoire de ce pays est remplie d'anti-militaristes, de pacifistes, qui de Jaurès aux militants du Larzac, en passant par Briand, Giono ou Brassens, ont toujours combattu pour la paix, contre l'armée, et surtout contre l'usage que l'on fait de celle ci.
En accusant Mme Joly de ne pas partager des valeurs qui ne sont propres qu'à une partie des Français, Mr Fillon oublie qu'en tant qu'élu de la République, il est le représentant de tous les Français. Même de ceux qui ne partagent pas ses vues.
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