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20 juillet 2011

La Voecklermania : ce qu'elle raconte du malaise Français.

En France, les trois premières semaines de juillet, le monde peut bien s'écrouler, les Français s'en tapent, ils ont leur Tour de France. Bien plus que la fête nationale et son défilé militaire, la véritable institution, indétrônable, populaire, est bien celle qui réunit des millions de Français sur le bord des routes en juillet. Et pourtant, depuis quelques années, on sentait une sorte de fléchissement dans l'engouement. Liée aux affaires de dopage qui ont terni le Tour ? A des vainqueurs insipides qui écrasaient toute concurrence (Indurain, Armstrong, Contador) ? A l'absence de grand champion national ? Un peu de tout cela probablement.

Mais cette année, en 2011, tout cela n'est qu'une vieillie histoire. La folie cycliste est de retour, plus forte que jamais. A cela, une raison et une seule : les Français se sont trouvés une idole : Thomas Voeckler ! A 32 ans, il n'est plus tout jeune pour un cycliste, mais peu importe, il porte l'espoir de tout un peuple. Et ce qui s'exprime au travers de sa personne en ce moment dépasse de loin le monde du cyclisme : Thomas Voeckler est un concentré à lui seul de toutes les attentes du peuple de France.

 Combatif, travailleur, gentil, naïf aussi un peu parfois, ce qu'il donne à voir de sa personnalité sied parfaitement au portrait que l'on se fait généralement du Français idéal. Mais surtout, Thomas Voeckler est ce petit David du cyclisme qui tient tête aux Goliath du cyclisme alors que rien ne le laissait prévoir. Parce que c'est ainsi que les Français se voient. Finie 98 et la France championne du monde de football qui se croient capable de renverser des montagnes. Le 11 septembre 2001, le 21 avril 2002 et la crisé économique ont ramené tout ce petit monde à la réalité : la France est une petite nation prise dans un combat de titans qui la dépasse.

Il y a dans cette Voecklermania complètement délirante, beaucoup de fierté retrouvée, celle de briller enfin, ne serait-ce qu'un été, ne serait-ce que sportivement. Mais il y a aussi le besoin impérieux d'oublier tout le reste : les angoisses politiques, économiques ou sociales, ce monde de plus en plus oppressant, ces affaires de moeurs qui nous font honte.

Thomas Voeckler n'est probablement pas un saint, il ne gagnera malheureusement peut-être pas le Tour de France, mais ce qu'il fait en ce moment à une grande valeur : l'espace de quelques jours, il permet aux Français qu'ils sont gouvernés comme des cons.

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Commentaires
L
Globalement j'acquiesce, même si je pense que la passion du sport est parfois irraisonnée (c'est mon cas), et qu'elle n'empêche pas de réfléchir et de se poser des questions sur ce monde (c'est mon cas encore).
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K
Oui j'approche cela rationnellement, c'est un peu la "parade" que j'ai trouvée ! J'ai longtemps été "partagé" là-dessus, mais j'ai lâché tout ça car participant trop d'un système s'érigeant en modèle, en machine à rêver que je ne supporte plus. <br /> Mais l'amour du sport, non...ce n'est pas mal, ça dépend juste de quoi on parle ;) <br /> Ce qui me dérange davantage c'est que cet "abandon" peut prendre une dimension plus grave de "renoncement", à découvrir d'autres choses par exemple, tellement plus saines et emballantes ! <br /> "Le chacun ses goûts" et "Tout est égal" commence à me fatiguer, il nivelle tout par le bas.<br /> Bon, ne pas oublier cependant le plaisir personnel de prendre son vélo quelle qu'en soit la raison !
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L
K,<br /> Que dire sinon qu'intellectuellement parlant, tout incline à te donner raison. Sauf que, dans l'amour du sport il y a bien peu de raison et beaucoup de passion. C'est peut-être mal mais il est parfois si bon de s'y abandonner.<br /> <br /> Annie,<br /> Comme quoi, le Tour de France est quand même particulier. C'est peut-être une sorte de patrimoine national qui se joue tous les étés.
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A
j'avoue que moi qui deteste le sport je flanche. Ben vi j'ai bien envie d'un nouveau vrai héros de France. J'ai même failli le twitter c'est dire. j'avais pas réalisé qu'il fut si "vieux" mais après tout on a (son nom ?) la bonne femme de + 50 ans non ? sur le reste on sait ce que j'en pense
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K
Que c'est pénible. Je prends un soin méticuleux à éviter ça. Alors déjà nationalisme et sport, marre de chez marre, ces mecs-là ne représentent qu'eux-mêmes, qu'on se le dise. ET puis, le pompon, c'est cette pharmacie ambulante pendant trois semaines, ce matraquage publicitaire jusqu'à la nausée,on a l'impression que la connerie a pignon sur route en toute exclusivité,sans partage et puis ...qu'on continue à appeler ça du sport ? Pincez-moi, je rêve.
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