Au Japon comme en France, il est grand temps d'avoir un débat sur le nucléaire.
Le terrible tremblement de terre au Japon, suivi d'un non moins terrible tsunami, risque d'avoir des répercussions encore plus dramatiques sur les populations et l'environnement, parce que plusieurs centrales nucléaires sont touchées et menacent d'exploser. Cela vient nous rappeler à quel point cette technologie est fragile et potentiellement dangereuse. Certes, les accidents sont rares, mais les dégâts sont considérables et surtout irréversibles. Derrière le danger qui menace le Japon, c'est tout le nord-est de l'Asie, la quasi-totalité des îles du Pacifique voire l'Amérique du nord qui sont potentiellement concernés. En effet, chacun sait depuis Tchernobyl, que les nuages radioactifs ne s'arrêtent pas aux frontières.
Une fois passé le danger, en espérant que les conséquences soient les plus faibles possibles, les Japonais devront demander des comptes à leurs responsables politiques en ce qui concerne la politique énergétique de leur pays.
Certes, le Japon ne possède pas ou peu de réserves d'hydrocarbures, et du fait de son grand développement économique, il est un très grand consommateur d'énergie. Le nucléaire lui permet d'être indépendant sur ce plan là, et de répondre aux besoins de sa population. Toutefois, celle-ci n'a jamais été associée aux choix du tout nucléaire ou presque. Pourtant, dans un pays où la menace sismique est sérieuse et constitue même une obsession, la construction de centrales nucléaires ne fait pas débat. On se rend compte aujourd'hui, qu'il aurait peut-être fallu.
Je suppose qu'à vous, amis lecteurs, comme à moi, la comparaison avec la France vous paraît évidente. Certes, par bonheur, notre pays n'est pas sur une zone à fort potentiel sismique. Mais d'autres dangers existent, et rappelons-nous que ce n'est pas une catastrophe naturelle qui a provoqué l'explosion de Tchernobyl !
Pour assurer l'indépendance énergétique de la France, le général de Gaulle a lancé dans les années 50 et 60 un grand programme de constructions de centrales nucléaires. Avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, ces programmes ont été amplifiés. La France figure à la pointe en ce qui concerne cette technologie, mais jamais, la politique du tout nucléaire n'a été mise en débat dans ce pays. Pourtant, on sait qu'il existe d'autres possibilités, notamment dans les énergies renouvelables. On pourrait aussi s'interroger sur notre mode de vie. Mais non, l'importance du lobby nucléaire interdit toute discussion.
On nous certifie à EDF, Areva ou au gouvernement que nous ne risquons rien, que nos centrales sont parmi les plus protégées et les plus sûres au monde. Franchement, peut-on imaginer une seconde que les centrales japonaises n'étaient pas sécurisées dans un pays où le risque sismique est si grand ? Pourtant, leurs centrales sont bel et bien au bord de l'explosion. Alors, ce grand débat sur le nucléaire, c'est pour quand ? Il serait certainement plus utile et important que celui frelaté que l'on veut nous imposer sur la place de l'Islam en France.
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