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6 avril 2010

Je soutiens la grève à la SNCF !

Pendant deux jours, on ne va entendre que cela : prise d'otage des usagers, privilège des cheminots qui abusent du droit de grève, conséquences économiques pour tout le pays... Bref, la rengaine habituelle de ceux qui travaillent pour Bouygues, Hachette ou Lagardère. Comme si le pays était divisé en deux, ces fainéants de cheminots d'un côté, et le reste de la France qui travaille de l'autre.

Eh bien non ! Je ne suis pas cheminot, je n'ai personne dans ma famille qui travaille à la SNCF, je vais galèrer pendant 3 ou 4 heures demain avec ma bagnole, mais je soutiens cette grève.

D'abord, une petite remarque. Ceux qui râlent contre les grèves dans cette entreprise publique, sont les mêmes qui se plaignent des retards, des pannes, voire des annulations de train, toutes choses que les syndicats dénoncent depuis des années et qui ne font que s'amplifier. Pourquoi ? Parce que la direction de la SNCF est aujourd'hui dans une logique de rentabilité qui conduit à délaisser tout ce qui ne rapporte pas, au mépris souvent de la qualité du service et de la sécurité des passagers.

Cela a des traductions concrètes sur notre quotidien : toutes les petites gares ferment, des villes, des territoires entiers ne sont plus desservis, et dans le même temps, l'entreprise publique investit en masse sur le TGV. Tout cela contribue à la désertification des territoires, et à une inégalité face aux transports.

A la SNCF, comme à la Poste ou à EDF, ce n'est pas qu'une question de salaires ou de conditions de travail qui se dégradent, c'est de l'avenir du service public qu'il s'agit. Du moins de la notion d'un service public à la Française, au service de tous, partout, sans obligation de résultats économiques. Il est intéressant de constater que les régions les plus pauvres économiquement, Auvergne, Limousin, Franche-Comté, sont aussi les plus mal desservies en transports. Il en est de même dans les grandes villes pour tous les quartiers défavorisés ou en plus de ne pas y avoir de travail, il n'y a plus de services publics ni de transports (pour exemple, la ville de Clichy sous bois, 25 000 habitants, n'a ni commissariat, ni gare). Certes, il est évident que cela coûte énormément d'argent de construire et de maintenir des lignes dans des régions éloignées, ou dans des quartiers ou les problèmatiques sociales provoquent des conditions de travail dégradées. Pour autant, l'absence de transports dans ces endroits multiplie les problèmes. Rappelons que la constitution et la loi donc, imposent le principe d'égalité.

De plus, le dossier épineux en ce moment à la SNCF est celui du fret, lequel perd beaucoup d'argent. A l'heure où les questions environnementales prennent une  place importante dans le jeu politique, il est curieux de voir que le gouvernement se désengage massivement de ce qui pourrait être un magnifique outil de lutte écologique : le ferroutage. Evidemment, cela demande des investissements, une vision d'avenir pour la politique des transports de ce pays, mais il est difficile à la fois de débloquer des milliards pour les banques et de défendre le développement durable.

Enfin, je termine cet article par quelques petits rappels juridiques. 1) Les journées de grève ne sont pas payées, pas plus à la SNCF qu'ailleurs, et au vu des salaires dans l'entreprise publique, je ne crois pas que ce soit de gaieté de coeur que les cheminots cessent le travail 2) La loi oblige les syndicats à déposer un préavis avant la grève, lequel préavis doit servir à la direction pour négocier, laquelle direction ne fait visiblement pas, préférant jouer la division entre usagers et cheminots.

Sur le web :

Le Livraire à l'aide de quelques photos nous rappelle la finalité du livre électronique et les dangers qui en résultent pour les professionnels.

Dasola aime toujours autant le cinéma iranien.

jef revient sur la politique sécuritaire.

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Commentaires
L
Merci pour le rappel, ça peut faire du bien à certains.
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J
"Je soutiens la grève à la SNCF !"<br /> <br /> MOI AUSSI !<br /> <br /> Et pour les ceusses qui se sont exprimés ci-dessus, au cas où ils seraient sourds et mal-voyants je me permets de donner cette petite liste, non exhaustive, de conflits sociaux RECENTS, dans LE PRIVé !!! :<br /> <br /> Lapeyre, Tralib Lipton, Carrefour, Peugeot, Gerflor,Arcelor, Printemps, Velcorex Concorde, Champagne LVMH (!!!) Adoma, Sodimatex, Nice Matin (deux fois), Ferries Sea France, Médecins généralistes ( 2 fois...) Samu social ( !!!!!!), Clinique privée Saint machin à Montauban, Journal VSD, Ex NMPP (distribution journaux...)......<br /> <br /> @ +<br /> <br /> jf.
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L
Al,<br /> Donc, si je vous comprends bien les mecs de la CGT doivent accepter que leurs conditions de travail se dégradent, de perdre des emplois, et une dégradation du service public rendu aux usagers sur l'ensemble du territoire, sans broncher, tout cela parce que cela vous dérange ? Est-ce qu'il ne serait pas plus facile d'arrêter cette division des uns contre les autres qui fait le jeu du pouvoir et de ces grands patrons qui attendent avec impatience la privatisation de la SNCF. Et croyez moi, le maintien du service public pour tous, c'est le cadet de leur souci. La SNCF est notre bien commun, pas seulement aux cheminots. Il serait peut-être temps que l'on ouvre les yeux et qu'on les aide à défendre ce qui nous appartient. Mais bon, il est plus facile de s'arrêter à ces petits intérêts. <br /> Pour mémoire, moi aussi je galère aujourd'hui dans les transports ! <br /> <br /> Gballand,<br /> oui, je l'ai entendu. On dirait que le vent commence à tourner pour certains, du moins si on en croit la teneur de plus en plus critique des médias en ce moment.
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G
Eh bien figurez-vous que sur France inter, ce matin on inerrogeait un usager qui était favorable à cette grève. Eh oui, tout arrive. L'autre ne l' était pas, certes, mais ça fait un sur deux.
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A
Je viens de faire une recherche sur le net afin de trouver quelqu'un qui soutien cette grève et voila, j'en trouve!<br /> Je vous écrit depuis un bus dans lequel je me retrouve car la sncf est encore perturbée. Malheureusement la grève commence dans 73 minutes, mais ici à Perpignan, les cheminots ont décidé de commencer plus tot que prévu. Je regarde vite fait sur infolignes.com, mais même chez eux, tout parait normale et les trains roulent comme prévu. Ben je vous dis que ce n'est pas le cas, mais je ne suis qu'une pauvre personne avec un CDI chez Lagardère/Bouygues etc... NON, JE SUIS GERANT D'UNE PETITE SOCIETE. Je ne peux pas faire grève parce que le monde change...si je décide de ne pas travailler un jour, ce n'est que ma famille qui souffrirent. Ce n'est pas une journée de salaire que je ne reçois pas, mais le début d'un grand problème pour mon entreprise.<br /> Bien sur les cheminots sont inquiets pour leur avenir, mais moi aussi...pourquoi ont ils le droit de rendre la vie difficile pour les autres qui ne sont pas responsables des difficultés de la sncf? Moi, je n'ai pas ce droit car je ne suis pas salarié d'une entreprise qui peut facilement décider de rendre difficile la vie des millions de personnes.<br /> J'ai un suggestion... si les cheminots ont une telle puissance de reduire le pays en ruines pendant quelques heures car ils se croient "responsables" de l'avenir de la sncf - qu'ils laissent les responsables de la sncf décider ce que doivent faire les cheminots lorsque ils sont au travail...une sorte d'echange de travail... S'ils accepte ce challenge, on verra bien le résultat.
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