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18 mars 2010

Le bilan du premier tour des régionales (3) : les écologistes.

Avec un score de plus de 12 %, les écologistes confirment, après les européennes, qu'ils sont désormais une force politique sur laquelle il faudra compter. S'il convient au préalable de relativiser ce résultat, le constat s'impose qu'il  rebat complètement les cartes à gauche.

Certes, Europe Ecologie s'affirme comme la troisième force politique du pays. Les bons résultats aux européennes et aux régionales ne doivent rien au hasard, mais sont le résultat d'une prise en compte des soucis environnementaux par les Français, et d'une stratégie d'union qui porte ses fruits. Pour autant, ces deux bons résultats ont été obtenus dans des élections à fort taux d'abstention, et dans des scrutins à dominante proportionnelle. De plus, il convient de relativiser l'impact des européennes et des régionales dans l'esprit des Français. En effet, dans ce pays, ce sont la présidentielle, et dans une moindre mesure les législatives, qui structurent la vie politique et servent de repère. Or, ce sont des scrutins nominaux où la présence d'un leader est indispensable. C'est bien ce qui manque aujourd'hui aux écologistes, même si Daniel Cohn Bendit est une locomotive indéniable.

L'autre difficulté d'Europe écologie, est la composition hétéroclite de ce mouvement. A l'exception d'une même inquiètude pour la planète, qu'y a-t-il de commun entre un José Bové qui copinait autrefois avec l'extrême-gauche, et un Nicolas Hulot qui naguère avait soutenu Jacques Chirac ? Pour l'instant, en pleine euphorie du succès, l'alliance fonctionne à plains tubes, mais demain, lorsque pour la présidentielle ou les législatives il faudrait s'accorder avec les autres partenaires de gauche sur programme, qu'en sera-t-il ? Et sait-on au fait ce que les écologistes ont à dire sur l'éducation, l'économie, la recherche, la sécurité, etc ? A l'instar du PS, l'absence de réponses sur ces questions n'est pas néfaste pour des scrutins locaux, il faudra pourtant bien répondre à ces questions un jour ou l'autre.

Toutefois, au-delà de ces considérations, force est d'admettre que la percée écologiste est importante, mais surtout qu'elle modifie en profondeur le paysage politique. Depuis presque 40 ans, le parti majeur à gauche est le PS, et son allié de référence, celui autour duquel tournent toutes les alliances programmatiques, le PCF. Désormais, la bipolarisation à gauche n'a plus cours, et l'allié obligé des socialistes est bien plus insaisissable et incontrôlable que par le passé. C'est tout le logiciel de la gauche qui est à revoir, toutes les questions idéologiques, puisque maintenant, il faudra inscrire les questions d'environnement au centre des programmes pour garder l'électorat vert au sein de la gauche.

Beaucoup plus que la énième percée du FN, la vraie surprise des régionales est là : la France vient de changer d'ère politique. Ce n'est peut-être que provisoire, on peut aussi le regretter (j'en fais partie), mais au moins jusqu'en 2012, ce sont les écologistes qui vont être au centre des préoccupations politiques. Après les années de règne du PCF comme force de contestation, puis celles du FN, nous sommes au début de l'ère de l'écologie contestataire.

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