Bernard Thibault, le fossoyeur de la CGT ?
La CGT tient son gongrès en ce moment à Nantes. Bernard Thibault devrait être reconduit à la tête de la centrale syndicale sans problème. Pourtant, pour la première fois la contestation interne se fait entendre, et la ligne officielle qui tend de plus en plus à accompagner le capitalisme et non plus à le combattre, cette ligne donc ne fait plus l'unanimité.
L'élément déclencheur est bien évidemment la stratégie de la CGT et des autres centrales lors des grandes manifestations de janvier et mars, que personne n'a compris. Mais cela avait déjà commencé dès la réforme du régime de retraite des cheminots pour lequel Mr Thibault est suspecté de cogestion avec le chef de l'état. Par la suite il y a eu tous ces mouvements locaux dont la presse s'est fait abondamment l'écho, où la direction du syndicat a laissé de courageux militants de terrain se débrouiller seuls.
Evidemment, la direction sortante peut se targuer de voir le nombre de militants augmenter et d'avoir gagner les élections prud'hommales. C'est oublier qu'en période de crise, où la défense des salariés est plus que jamais nécessaire, le taux de syndicalisation en France reste trop faible. De même, aux prud'hommales, l'abstention était très forte, et les électeurs n'ont choisi la CGT en grande partie à cause de son image de syndicat radical, c'est à dire à l'opposé de la politique menée aujourd'hui.
Bernard Thibault dirigera donc la CGT pour encore trois ans. On peut se demander ce qu'il compte faire de son mandat. On peut surtout s'inquièter pour le monde du travail si la CGT quinze ans après la CFDT rend à son tour les armes et cède aux sirènes du réformisme et de la cogestion.
PS : je conseille la lecture de cet interview de Roger Silvain ancien bras droit d'Henri Krasucki sur le site de Marianne : http://www.marianne2.fr/Bernard-Thibault-commissaire-europeen-aux-ouvriers_a183060.html