Pour le ministre des transports, le dialogue est une science à géométrie variable.
Il est des moments dans l'actualité où les évènements se télescopent. C'est un peu ce qui arrive dans le domaine des transports. En effet, quasiment au même moment les cheminots et les routiers menacent de faire grève. Et dans les deux cas, on sait d'expérience que la force de frappe de ces deux corporations peut paralyser le pays.
L'attitude du ministre des transports, Mr Dominique Bussereau, en dit long sur la logique économique du gouvernement. L'élu du Poitou Charente met en effet tout en oeuvre pour éviter le conflit des routiers, lequel il est vrai, serait dommageable pour l'économie et l'image de notre pays à la veille des fêtes. Mr Bussereau nomme donc un médiateur et contraint les syndicats de patrons et d'ouvriers à négocier rapidement. Notons au passage que cela fait presque 2 ans que le patronat de ce secteur n'a pas négocié sur les salaires. Gageons que l'activisme du ministre portera ses fruits et évitera la grève.
Dans le même temps, les cheminots menacent de débrayer, et que se passe-t-il ? Rien, absolument rien, et comme d'habitude la grève aura bien lieu, mettant dans la panade des centaines de Français. Pourtant, il s'agit ici d'une entreprise publique, et l'on voit bien avec ce qui se passe chez les transporteurs routiers que le pouvoir pourrait s'il le voulait éviter un certain nombre de grèves. Pourquoi ne le fait-il pas ? Certainement pour discréditer les syndicats de cheminots, mais aussi peut-être parce qu'il a d'autres projets pour cette entreprise. Une privatisation peut-être.
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