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18 mars 2009

Et après le 19 mars ?

D'ores et déjà, la question n'est plus de savoir si le 19 mars sera un succès ou pas. Le nombre de manifestants sera très important, il ne peut en être autrement tant le sentiment d'injustice est fort. Non, la vraie question qui se pose désormais est de savoir ce qui se passera ensuite, puisqu'il est aussi acté que le gouvernement ne changera pas sa politique.

Pour beaucoup, dont je suis, l'exemple à suivre est celui de la Guadeloupe : une grève générale massive jusqu'à obtention de satisfaction. L'histoire de notre pays regorge d'exemples où cette tactique a été payante. Mais en cette période de crise économique aigüe, où le chômage et la précarité rôdent pour beaucoup de Français, il est difficile de s'installer dans un conflit durable, pourtant souhaitable.

En outre, l'attitude de certains partenaires sociaux porte à caution. Certes, c'est l'unité syndicale, si rare dans notre pays, qui permet le succès des journées de manifestation et de grève. Mais cette unité est aussi la faiblesse du mouvement actuel, certaines centrales syndicales ne s'engageant que sur des mots d'ordres modérés, donnent l'impression d'agir en garants de la paix social et d'éviter toute explosion incontrôlée. En cela, ces leaders syndicaux sont complices du pouvoir.

Cependant, plus le temps passe, plus la colère devient immense et risque à terme d'être difficilement maîtrisable. Que ce soit les étudiants, les salariés de Continental ou de Sony, des manifestations de violence se font jour. De plus en plus il y a une incompréhension face à l'attitude des syndicats, et ceux-ci risquent d'être dépassés par la base. Comme ce fut le cas lors des manifestations anti-CPE.

Un tel dépassement est aujourd'hui possible et facilité par la faiblesse des principales organisations syndicales. Je crois effectivement que les prochains mois peuvent déboucher sur un mouvement d'ampleur. Mais attention, ce ne serait pas sans danger.

Le premier risque réside dans l'inconnu. L'histoire démontre que le pire est souvent ce qui arrive dans des périodes troublées. Un mouvement d'importance pourrait donc déboucher sur un durcissement du pouvoir. En outre, si les syndicats et les principaux partis politiques s'avéraient dépassés, cela serait grandement préjudiciable pour le futur, décrédibilisant durablement ces organisations, laissant ainsi le terrain libre à la droite et au patronat.

Au final, je suis partisan d'un mouvement d'ampleur, mais accompagné par les forces syndicales, au moins celles qui sont vraiment revendicatives, ce qui permettrait de renvoyer les autres à leur responsabilités. Je crois donc qu'après le 19 mars il faut que les salariés fassent pression sur les directions syndicales, même si cela doit aboutir à la fin de l'unité.

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Commentaires
L
Je suis d'accord avec toi, dans les cortèges, les gens défendent en premier leurs intérêts.<br /> Sauf, qu'il y a toutefois une chose intéressante : les crises sont toujours des périodes de repli sur soi peu propices aux revendications. Cette fois-ci ce n'est pas le cas, c'est bien parce que les Français ont le sentiment que la politique menée est injuste.
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L
A Dom,<br /> c'est pourtant bien les syndicats qui sont à l'origine du mouvement guadeloupéen. Ce sont aussi eux qui ont négocié.<br /> <br /> A Marine, <br /> sur la solidarité, je crois qu'il ne faut pas se faire de soucis, en cas de crise, les gens savent retrouver cette valeur.
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P
Il est vrai qu'en ces temps de mécontentement partagé, on pourrait avoir l'impression qu'un mouvement de grande ampleur est en train de s'enraciner dans les esprits, cependant, dans une période de crise qui frappe à peu près tout le monde (du moins ceux qui se sentent plus ou moins motivés à l'idée d'une sorte de "rébellion", au niveau national), c'est presque toujours le principe du "chacun pour sa gueule" qui l'emporte. On le voit très bien avec les salariés de Continental ou de Sony, qui sont intarissables pour parler de leurs cas personnels mais qu'on n'entend jamais défendre de Total ou de Mittal et réciproquement... Bref, on n'est pas encore près d'assister à l'éclosion d'un semblant d'unité, et ce qui devient préoccupant dans cette incapacité qu'ont les syndicats à jouer leur rôle de fédérateurs, c'est que tant qu'il n'y aura pas de front commun, les seuls bénéficiaires du désordre seront ceux qui l'auront semé... A savoir, Sarkozy et sa clique de profiteurs et d'incapables. Dont l'intérêt est que les choses restent exactement comme elles sont, et non qu'elles évoluent dans un sens qui pourrait être positif pour une majorité.
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M
J'espère que cette journée de grève débouchera sur quelque chose ; mais, comme tu le dis si bien, une montée d'un nouveau pouvoir politique est à craindre (ou a espérer). <br /> Si solidarité pourrait enfin être le maître mot des syndicats et des employés...
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D
Il vaut mieux écraser donc pour garder son emploi!<br /> Dans la vie, parfois, il faut un peu de courage et savoir ce que l'on veut.<br /> Les centrales syndicales ne sont pas là pour aider les travailleurs mais pour garder un certain pouvoir!<br /> Aux antilles, malgré de lourds sacrifices, ils ont tenu le coup et ont obtenu malgré tout toute une liste déavantages (coir CQFD de mars).<br /> En métropole, on serait plus frileux?<br /> La révolte, ce n'est pas facile mais ça peut porter ses fruits.<br /> On peut garder son emploi mais il ne vaudra plus rien si on n'agit pas, maintenant.<br /> Je suis d'accord avec le 1er intervenant et pas les autres.<br /> Un peu de courage!!!!!
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