La CFDT signe les accords sur l'UNEDIC.
Comme d'habitude la CFDT a signé un accord qui risque à terme de s'avérer un recul pour les salariés. A ce jour, ce syndicat a la réputation de moins en moins usurpée de traître, est le seul à avoir signé.
L'accord stipule que le droit d'entrée dans le régime des chômeurs se ferait au bout de 4 mois de cotisations et non plus 6 comme avant. Cela permettra d'indemniser environ 200 000 chômeurs de plus selon la CFDT. C'est certes un progrès, mais au rythme où évolue le taux de chômage, on estime à 250 000 les nouveaux chômeurs pour les 6 prochains mois, et quand on sait que dans le même temps, moins d'un chômeurs sur deux est indemnisé, on voit bien l'insuffisance de l'accord.
Mais le vrai problème, c'est qu'en concédant ce progrès relatif, le MEDEF a obtenu des compensations qui n'ont rien de relatives. Tout d'abord, si elles seront prises en compte à partir de 4 mois de travail, les indemnités seront versées en fonction du nombre d'années travaillées, ce qui reste de faire bien peu pour quelqu'un qui n'a cotisé que 5 ou 6 mois. Jusqu'ici, les indemnités variaient dans le temps en fonction de l'ancienneté dans le chômage. Cette dégressivité est finie, mais si au final il y a plus de personnes indemnisées, elles risquent fort de toucher moins.
Cependant, l'autre compensation obtenue par le MEDEF est bien plus scandaleuse : les années où le régime sera bénéficiaire, les cotisations patronales diminueront, ce qui devrait être le cas en 2009. Si on considère que l'excédent de cette année est du en grande partie à la non-augmentationnon-augmentation des indemnités chômage depuis des années, et aux radiations massives de chômeurs, on peut donc en conclure que les chômeurs ont payé les baisses de cotisation du patronat.
Cet accord ne peut être mis en application que si un seul syndicat le signe. La CGT et FO ont d'ores et déjà refusé de le faire, la plupart des autres centrales s'interrogent. Seule la CFDT a signé. Comme en 2003 lors de la réforme des retraites, ou avec la réforme du régime des intermittents, ce syndicat n'hésite pas à aller contre ses propres militants. Pour ceux qui se rappellent ce qu'était la CFDT dans les années 70, un syndicat combatif, il y a de quoi être dégouté.