Séraphine de Martin Provost
Un petit film modeste qui est train de trouver son public grâce à un très bon bouche à oreille. Et c'est bien mérité ! En 1912, Wilhelm Uhde collectionneur de peinture allemand s'installe à Senlis. Cet homme passionné est un spécialiste de Picasso, et surtout, il est celui qui a découvert le Douanier Rousseau. Il s'aperçoit que sa femme de ménage, Séraphine Louis, un peu simple, a un véritable don instinctif pour la peinture. Il décide donc de devenir son mécène et de la soutenir, malheureusement la guerre intervient et Wilhelm est obligé de s'enfuir. L'histoire est fabuleuse d'autant plus qu'elle est vraie. Séraphine Louis a eu un destin incroyable qui a fait d'elle une peintre maudite que l'on redécouvre seulement aujourd'hui, en grande partie grâce à ce film. Et grâce à l'interprétation extraordinaire de Yolande Moreau. Elle porte à elle seule ce film. Dans chaque plan, dans chaque geste, elle est émouvante. Elle incarne littéralement Séraphine Louis, particulièrement dans la folie. Elle permet de masquer certaines faiblesses de mise en scène du film. Séraphine est un portrait de femme maginale superbe, c'est aussi une mise en lumière de l'importance qu'ont eu les collectionneurs et les mécènes dans l'histoire de l'art.