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13 octobre 2008

Les premiers enseignements de la crise financière

Après la réunion ce week-end des chefs d'état de l'Eurogroupel'Eurogroupe, et après les décisions importantes prises pour la recapitalisation des banques en difficulté et la garantie des prêts interbancaires, tout le monde à le regard porté sur l'ouverture des bourses européenne. Il est vrai que si ce plan échouait, les gouvernants européens semblent ensuite un peu démunis. Cependant, que cela soit un échec ou pas, on peut d'ores et déjà tirer quelques leçons sur les semaines cahotiques que nous venons de vivre.

1) La première leçon est évidente. La chute des bourses vient sanctionner des années de politiques économiques absurdes. Des années où seul le profit maximum le plus rapidement possible comptait, au détriment des réalités sociales et des besoins réels de la société. Pendant des années le monde de la finance a vécu comme s'il était coupé du monde réel. Pire, la crise des subprimes a démontré si besoin était que les grands argentiers du monde étaient immoraux, capables d'exploiter les plus pauvres pour gagner quelques millions supplémentaires.

2) Alors que le credo en vigueur depuis des années était la non-intervention des états, de laisser faire les marchés, alors que depuis des années les principaux acteurs économiques n'ont cessé de réclamer plus de dérégulation, la leçon est cinglante. Dès que tout va mal, l'état redevient nécessaire. Cette crise met en évidence le rôle du politique qui revient au premier plan, là où il aurait toujours dû être. On comprend donc par ricochet que la décision du laisser faire économique était également politique et que par conséquent les patrons de banques ne sont pas seuls responsables des faillites actuelles, ou des conséquences futures sur le chômage ou l'inflation. En refusant de réguler l'économie, de modérer les excès, les politiques sont responsables eux aussi de la crise.

3) S'il est clair que tout ce qui se passe aujourd'hui est la sanction des errements du passé, il est également évidemment lorsque l'on écoute les premiers discours politiques en France qu'aucune leçon ne sera retenue. Il est bien dans l'intention du gouvernement Français d'accélérer les réformes en cours, comme en atteste la volonté d'autoriser de façon massive le travail le dimanche. Nicolas Sarkozy, en tant que président de l'Union européenne a tout fait pour sauver le système bancaire, et donc le capitalisme. Si ce sauvetage réussi, cela risque fort d'être interprété par le gouvernement français comme un blanc-seing pour libéraliser encore plus l'économie de ce pays.

4) Si des garanties sont prises pour aider les banques, il est intéressant de noter qu'aucunes sanctions ne sont évoquées contre les responsables de ce fiasco. Les dirigeants des banques incriminées n'ont aucun soucis à se faire, à l'instar de celui de la Société générale, toujours en place. Dans un pays qui place l'égalité dans sa devise, on s'aperçoit que celle-ci ne concerne ni la justice, ni la morale.

5) La dernière leçon, et c'est peut-être la plus importante puisqu'elle nous concerne tous : c'est nous qui allons payer cette crise, et très cher en plus. Nous allons la payer par le biais des impôts, puisqu'une fois de plus l'Etat garanti les pertes tandis que les bénéfices sont restés privés. Mais nous risquons forts de payer la note socialement : par une forte remontée du chômage, par une inflation en forte hausse, par des fermetures de services publics pour renflouer les caisses de l'Etat.

Au final, tout a été mis en oeuvre pour sauver un système qui a montré qu'il était en fin de course. Si les décisions prises ce week-end marchent, nous serons reparti pour quelques années, comme avant, comme si rien ne s'était passé. Mais cela ne peut durer, tôt ou tard il y aura une autre crise, encore plus grave, encore plus chère pour les citoyens de base. Cependant, l'avenir nous dira ce qu'en auront retenu les citoyens, et si cela se traduit politiquement. La présidentielle américaine nous fournira peut-être quelques indices.

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