Quels enseignements peut-on déjà tirer de la crise financière aux USA ?
La fameuse crise dite des "subprimes", qui a commencée l'année dernière est en train de continuer à faire des dégâts au sein des banques américaines. Tout le système financier international est ébranlé, et si nous ne sommes qu'au début de la crise, il est probable qu'elle sera une des plus importantes que la planète ait jamais connu. Pourtant, d'ores et déjà, on peut tirer quelques leçons.
La première concerne l'état réelle de l'économie américaine. On voit désormais que les Etats-Unis sont loin d'être une superpuissance, même s'ils feignent de vouloir encore jouer ce rôle sur la scène internationale, ce n'est que pour faire oublier les carences intérieure. Cette économie qui ne tient que par le surendettement de ces concitoyens et les investissements est donc en train de s'écrouler.
Et on peut donc en tirer la deuxième leçon : toutes les économies sont liées. En effet, comme ce fut déjà le cas en 1929 ou en 1987, le jeu des dominos va jouer à fond, et ce d'autant plus que les entreprises et surtout les banques ne sont pas très regardantes sur les sommes investies à l'étranger.
On en arrive ensuite aux raisons mêmes de cette crise, les subprimes, prêts facilités mais à taux surélevés pour les familles les plus pauvres qui ne pouvaient pas se payer une maison. Autrement dit, les banques ont voulu se faire plus d'argent en pressurisant encore plus les familles modestes. Et comme cela ne suffisait pas, certaines banques ont aggravé leurs difficultés en spéculant maladroitement bourse. C'est donc parce que les banques ont voulu jouer avec notre argent qu'il y a crise. Et ce sont évidemment les clients de ces banques, qui n'ont rien demandé, qui au final vont payer les pots cassés.
Mais derrière tout cela, ont devine l'immense hypocrisie des milieux capitalistes ultra-libéraux. Ils n'ont de cesse, ces braves gens, de pester contre l'interventionnisme de l'état dans l'économie. Pour eux, il faut laisser faire la loi du marché partout. Mais, quand tout va mal, que l'Etat américain intervient pour sauver des banques (parfois en les nationalisant, comble de l'horreur pour un libéral), on ne les entend plus. Pourtant, si les puissances publiques avaient exercé leur pouvoir de contrôle, certaines dérives auraient été évitées.
Je terminerai enfin, en parlant de la France, pays qui, Ô miracle, ne serait que peu touché, du moins si l'on en croit notre indigente ministre de l'économie. Et les propos de cette dernière illustrent bien le marasme économique vers lequel la politique de l'actuel gouvernement nous envoie. Nous facilitons l'accès à la propriété, quand le marché et le pouvoir d'achat s'écroulent, alors même que les Etats-Unis payent au prix fort cette politique. Nous avons un pouvoir qui continue de prendre pour exemple la politique libérale made in USA, quand celle-ci se rapproche de la récession. Bref, la France, comme d'habitude, voir venir les nuages, fait comme s'ils ne pouvaient passer ses frontières, ce qui lui permet ensuite de nier ou de minimiser les conséquences.