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25 février 2008

Les quatre erreurs fondamentales de Nicolas Sarkozy.

Depuis quelques semaines, les polémiques succèdent aux polémiques, le président n'en finit plus de descendre dans les sondages, et le moral des Français a rarement été aussi bas. On peut décemment craindre, si Nicolas Sarkozy ne redresse pas rapidement la situation, une crise sociale majeure. Pourtant, il a été élu il y a 9 mois à peine, avec un score sans appel et une presse qui ne tarissait pas d'éloges. Donner comme explication de cette chute l'exposition de sa vie privée, ne me paraît pas satisfaisant. Je vois au moins 4 raisons supplémentaires, 4 erreurs fondamentales commises par Nicolas Sarkozy.

- La distance entre les promesses du candidat et les actes du président : tous ses successeurs ont également été confrontés à la réalité de l'exercice du pouvoir. Mais cette fois-ci, alors que la demande des Français est claire sur le pouvoir d'achat, le premier acte de président de Nicolas Sarkozy a été de donner des gages aux plus riches. Mais, plus grave encore, alors que sa situation dans l'opinion se dégrade et que la demande des Français se fait de plus en plus insistante, il multiplie les effets d'annonce sur des sujets divers et variés mais toujours éloignés de la préoccupation principale. Il donne ainsi l'impression de refuser d'être confronté à la réalité sociale.

- La désacralisation de la fonction présidentielle : en voulant imposer la rupture dans tous les domaines, et en particulier celui de la pratique du pouvoir, Nicolas Sarkozy va à contresens de ce que veulent les Français. Depuis De Gaulle, ceux-ci ont sacralisé le rôle du président, jusqu'à en faire une sorte de petit monarque. Mais celui-ci doit savoir garder une certaine hauteur, il est l'élu, le représentant de tous les Français, en tous temps et quelles que soient leurs convictions politiques. Vouloir faire du président un citoyen comme les autres va à l'encontre du caractère sacré de la fonction, cher aux Français.

- Les attaques contre la laïcité : dans la République Française, comme dans toutes les républiques, il existe des mythes fondateurs, intouchables. La loi de 1905, imposant une laïcité particulière à la France, en est un. Elle fait partie intégrante de la culture Française. Quand à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy parle des religions, ou de réformer cette loi, il touche un des fondements de la République qui unit les Français quelles que soient leurs convictions religieuses.

- Ne pas avoir senti que les Français voulaient plus de démocratie participative : c'était une demande qui cependant bien entendue son adversaire principale. Cela n'a pas enlevé le flou de son programme, et elle n'a pas été élue. Mais ce souhait des Français reste réel. Or, toutes les décisions sont prises à l'Elysée, les partenaires sociaux sont constamment mis à l'écart, de même que le gouvernement d'ailleurs. Les Français ont l'impression d'être dessaisi de la chose publique, impression renforcée par le mépris avec lequel est considéré le Parlement.

La baisse de Nicolas Sarkozy dans les sondages n'est pas un épiphénomène. La remontée de Fillon, qui ne peut être due à la politique de ce dernier, est même la preuve que la situation est grave et durable. François Fillon remonte parce qu'il ne fait rien. La chute de Nicolas Sarkozy est le symbole majeur d'un refus profond d'une  certaine façon de faire de la politique. Et comme visiblement le chef d'Etat n'a pas l'air de prendre en compte l'urgence de la situation, il est à craindre qu'un désaveu aux municipales ne suffise pas à combler le fossé entre les aspirations du peuple et la pratique du pouvoir.

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Commentaires
L
A Val et Guillaume,<br /> Moi aussi je m'étais dit la même chose, mais finalement, si Sarko baisse dans les sondages, c'est que la situation économique et sociale se dégrade encore plus qu'avant.<br /> <br /> A Gilles Aitte,<br /> Tu as raison, on pourrait trouver bien d'autres raisons, mais ce sont là celles qui m'ont parues principales.<br /> <br /> A Jihelpe,<br /> Je crois que ton scénario est probable, mais qu'il n'est pas celui envisagé par Sarkozy. Il est trop imbu de lui-même pour envisager de céder la place.
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J
Et si <br /> les grands patrons, ceux qui ont porté Sarkozy au pouvoir, voient leur marionnette leur échapper.<br /> Il fait n'importe quoi et se rend impopulaire. <br /> <br /> De plus il ne fait pas vraiment les réformes souhaitées, puisqu'il fait tout et n'importe quoi (surtout)<br /> <br /> Alors, ces mêmes grands patrons le cassent dans les journaux en lâchant la bride aux journalistes.<br /> En même temps il font remonter le premier, qui arrive à un score étonnant.<br /> <br /> Un oswald qui traine, une balle, on n'est pas à Dallas, mais c'est l'attentat du petit "calamar"<br /> (faudrait pas qu'il se prenne pour de Gaulle)<br /> Nouvelles élections, Fillon le sauveur est élu...<br /> <br /> Est-ce que c'est vraiment complètement de la fiction ?
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G
Sans compter qu'il y a un retour à des pratiques qui vont contre l'évolution actuelle comme celle du retour revendiqué du cumul des mandats : depuis Jospin on limitait ces cumuls, les ministres quittaient, sans joie, leurs mandats locaux, là retour en arrière or je pense qu'une partie de l'électorat n'apprécie pas ces pratiques d'un autre temps.<br /> Je rejoins Valet Guillaume pour dire que cette chute n'est pas si réjouissante, d'abord parce qu'elle s'accompagne d'un comportement souvent inqualifiable du Président, ensuite parce que cette élection s'était accompagnée pour une partie de l'électorat d'un espoir qui est déçu et qu'on ne sait pas sur quoi vont se reporter ces déçus
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G
Autant on n'est pas d'accord en terme de cinéma, autant sur ce coup là, j'approuve à 100%. Et comme Val, j'ai du mal à vraiment me réjouir, je suis assez résigné en fait...
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V
Tu sais? Ben je suis vraiment déçue. Cet été je m'etais dit (naïvement) que quand cette chute libre dans les sondages arriverait, ça me ferait un bien fou, et que nous pourrions peut être réspirer un peu.<br /> C'est arrivé, et la petite joie n'est pas au rendez-vous du tout!<br /> Je suis degoutée et outrée, trop pour jouir de sa descente...
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