Rapport Attali : du libéralisme en barre !
Il m'arrive parfois de lire des inepties sur certains forums. Dernièrement, j'en ai lu une qui atteint des sommets. Sarkozy serait de gauche s'il applique le rapport Attali. Soyons clair, si Attali est de gauche, je suis la reine d'Angleterre. Il ne suffit pas d'avoir fréquenté le sérail socialiste par pur opportunisme pour se déclarer de gauche : il faut des actes. Or, le rapport remis par Jacques Attali à Nicolas Sarkozy est tout sauf acceptable par des gens de gauche dignes de ce nom.
Pour étayer ce que je dis, voici certaines des principales mesures, commentées par mes soins :
Exonération totale des cotisations patronales au niveau du smic, le tout financé par une augmentation de la TVA ou de la CSG : en gros, on augmente les impôts indirects, ce qui ne va pas vraiment favoriser la consommation, objet initial des travaux de la commission Attali. Mais en plus, on diminue les sources de financement pour la Sécurité Sociale et les Retraites. Pour mieux les privatiser ?
Conditionner les prestations familiales aux revenus des ménages : mais c'est déjà le cas pour nombre d'aides. Mais faire ce rappel et signifie probablement que les personnes aidées seront plus contrôlées et moins nombreuses. Contrairement au nombre de pauvres.
La création d'un contrat évolution qui permettrait aux chômeurs d'être rémunérés pendant sa formation et sa recherche d'emploi : c'est bien car il n'y avait rien pendant les formation, cela pourra aider. Mais quid de ceux qui ne peuvent chercher ? les malades, les dépressifs, etc. ? On stigmatise encore et toujours.
Elargir les motifs du licenciement économique : si faciliter les licenciements permettait de faire baisser le chômage et la précarité, on le saurait, cela fait 20 ans que l'on va dans ce sens.
Créer un nouveau mode de rupture de contrat, la rupture à l'amiable : C'est le MEDEF qui va être content. Mais pour rompre à l'amiable, il faut un rapport d'égalité entre patrons et employés. Combien peuvent s'en targuer dans leurs entreprises.
Favoriser la poursuite de l'activité des seniors : comme cela on n'aura même pas besoin de revenir sur l'âge de la retraite. Pourtant, il existe de nombreuses enquêtes du Bureau International du travail qui indiquent que plus l'on travaille, plus l'on meurt jeune.
Permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail : même si c'est sous conditions, c'est grave, c'est un immense recul. C'est la première fois depuis plus d'un siècle que l'on va travailler plus. Quel retour en arrière !
Autoriser plus largement le travail le dimanche : comme ça, quand tout le monde travaillera le dimanche, on pourra le payer comme un jour normal.
Restaurer complètement la liberté des prix : c'est exactement le contraire qu'il faut faire, exercer un contrôle assidu sur les prix des matières premières et des produits de première nécessité. Ce qu'il faut, ce n'est pas que l'on paye toujours moins cher, mais que l'on puisse acheter les produits à leur juste valeur, afin que les ouvriers soient correctement rémunérés.
Liberté d'installation de tous les acteurs de la distribution : cela signifie la mort de tous les commerces dans les centres villes. Mais il est vrai que la France manque de grandes surfaces : nous détenons déjà le record du monde par habitant.
La suite demain...
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