La visite de la fanfare d'Eran Golirin
En France, on avait l'impression qu'Amos Gitaï portait à lui seul le cinéma Israélien. Depuis quelques années, c'est moins vrai, car on assiste à l'éclosion de toute une nouvelle génération de jeunes cinéastes, très doués, et parfois très engagés.
Eran Golirin en fait partie. Et son dernier film, "La Visite de la fanfare" est un bijou de finesse et de subtilité. L'intrigue est simple : une fanfare Egyptienne doit donner un concert en Israël, mais elle se perd et se retrouve dans une petite ville perdue dans le désert du Néguev. L'espace d'une nuit, ces musiciens vont être obligés de se mêler à la population locale. Mais dans ce no man's land désertique, les habitants sont aussi à la dérive qu'eux. Mais la rencontre a lieu et nous donne toute une série de scènes drôles, amères parfois, mais où, à chaque instant, l'humain est au centre.
Il est évident que Golirin parle des relations entre juifs et arabes. Mais il est bien trop intelligent pour proposer une solution, une voie à suivre. Non, il se contente de parler des gens, de faire ressortir la part d'humanité qu'il y a en chacun d'entre eux, car pour lui, c'est sûr, s'il y a un jour une paix durable dans la région, elle passera forcément par une compréhension mutuelle des peuples.