La nouvelle première dame de France va nous faire chanter.
Depuis deux jours, il n'est plus possible d'allumer une télé, une radio, ou d'ouvrir un journal sans que l'on nous en parle : la nouvelle compagne de Nicolas Sarkozy est la chanteuse Carla Bruni. On s'en fout, tout juste découvre-t-on le manque de goût de ladite Carla, que l'on croyait plus raffinée.
On s'en fout certes, mais il n'empêche que la surenchère médiatique et la manière dont Sarkozy a mis en scène cette annonce sont symboliques.
En effet, tout cela a bien été mis en scène et organisé par le chef de l'Etat. Les journalistes ne se trouvaient pas par hasard à Disneyland. Après la semaine calamiteuse en matière de communication et d'image que lui a fait vivre Khadafi, et avant une autre semaine qui s'annonce pleine de difficultés que ce soit sur l'hébergement d'urgence ou sur le pouvoir d'achat, il fallait faire diversion. La date de l'annonce n'est pas due au hasard. Le lieu non plus : Disneyland, le temple de l'Amérique en Europe. Tout un symbole pour ce président atlantiste.
Mais, quitte à chercher la petite bête, cherchons-la jusqu'au bout. Et si le choix de sa nouvelle compagne, lui aussi, ne devait rien au hasard ? Carla Bruni, star de la chanson, ex-mannequin internationalement reconnue. Rien d'étonnant quand on connaît le goût pour les paillettes du président. Mais, elle n'entre pas dans la même catégorie qu'Enrico Macias ou Mireille Mathieu, elle fait plutôt rive gauche, chanson branchée, intellectuelle. Mais, ces derniers temps, Carla Bruni, c'est aussi et surtout une prise de position déterminée contre les tests ADN. Même en amour, Sarkozy pratique l'ouverture.
Mais voilà, de nouveau le locataire de l'Elysée met sa vie privée en scène. C'est son problème, certes. Sauf que dans le même temps, il dévalorise la fonction présidentielle, et décrédibilise encore un peu plus la politique.