Révolte en Birmanie.
Depuis plusieurs jours, le peuple birman se soulève contre la junte militaire au pouvoir, une des dictatures les plus dures et les plus violentes au monde.
Pourtant, cela fait 40 ans que ces militaires sont au pouvoir, et personne n'en parle. La Birmanie est quasiment ignorée des grands médias. Il a fallu cette révolte originale (donc médiatique), puisque menée par des religieux, pour que la situation de ce pays de plus de 50 millions d'habitants soit jugée digne de reportages pour le journal télévisé. C'est probablement moins intéressant que les vacances de Sarkozy.
Mais, si elle ne fait pas la une des médias, la Birmanie n'est pas non plus au centre des discussions internationales. Même aujourd'hui, alors que la répression risque d'être particulièrement sanglante, je n'ai pour ma part entendu aucun dirigeants des grandes puissances de ce monde demander une intervention de l'ONU, ou tenter d'intercéder auprès de la junte.
Mais, si on y regarde de plus près, le fait que ce pays soit abandonné à son triste sort est peut-être bien volontaire. Les Birmans sont certes pauvres, mais leur pays a bien des richesses Il est le lieu de passage de l'un des principaux oléoducs de la région, que la firme Total a pu construire dans des conditions plus que louche, avec l'appui de la junte. Par contre, les militaires font tout pour développer le tourisme de cette région très prisée par les occidentaux.
En outre, si on regarde une carte, on s'aperçoit que la situation de la Birmanie, coincée entre la Chine et l'Inde est géopolitiquement stratégique. Et comme par hasard, la junte est considérée comme l'alliée traditionnel de Pékin, et comme personne ne veut se fâcher avec la Chine...
Alors, pour toutes ces raisons, j'ai bien peur que personne ne bouge pour les Birmans, et qu'on les laisse se débrouiller seuls face à un régime sanguinaire.
P.S. : Au moment où j'écris ce message, j'apprends que le conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence. Tant mieux, mais on peut tout de même regretter qu'il faille des bains de sang pour que la communauté internationale intervienne.