Amitiés dérangeantes

Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Bernard Arnaud, Serge Dassaut, et beaucoup d'autres ont un point commun : ils sont des amis très proches de Mr Sarkozy. Chacun est libre d'avoir les amis qu'il veut et c'est tant mieux (même si parfois un trop plein d'accointances d'un même milieu peut paraître suspect). Cependant, là où à mon avis il y a problème, c'est que lorsque l'on s'exhibe ostensiblement avec tout ce que la France compte comme grandes fortunes, grands patrons d'industries ou des médias, on peut se poser des questions sur l'indépendance du pouvoir face aux milieux économiques et médiatiques.

Si demain une des entreprises appartenant à un des hommes cité ci-dessus participe à un appel d'offre fait par l'état, quelles garanties avons de son impartialité ? Martin Bouygues, principal actionnaire d'une chaîne de télé peut-il envisagé que soit critiqué dans celle-ci Martin Bouygues patron du BTP, pour ces activités en Asie centrale par exemple. Et cette même chaîne de télé peut-elle critiquer le chef de l'état, puisque le président est très lié avec son principal actionnaire.

L'interconnexion entre les différents milieux a provoqué chez nos concitoyens une défiance de plus en plus forte face aux médias, et par conséquent face aux journalistes. Cela est fortement ennuyeux, la presse étant souvent considérée comme un contre-pouvoir, lorsque celui-ci à maille à partir avec le pouvoir proprement dit, il n'existe plus.

Cette défiance ne concerne pas que la presse, elle touche également toutes nos élites, qu'elles soient économiques, politiques ou intellectuelles. Un pays qui n'a plus confiance en ceux qui sont censés le diriger, l'informer, l'aiguiller, est un pays qui va mal. Il est temps de mettre un terme aux ambiguïtés de certaines relations.