La revue Alibi
Créée en 2011, la revue "Alibi" avait cessé de paraître en 2015. Elle renaît donc ce printemps, mais dans la douleur puisque le premier numéro de ce trimestriel est arrivé avec le confinement. Raison de plus pour en parler et la faire connaître, elle en vaut le coup.
Avec un titre pareil, il va de soi que le sujet principal est le polar. Attention cependant, le polar comme objet littéraire ou cinématographique, mais aussi le monde de la police, des affaires judiciaires, des criminels. "Alibi" c'est la société dans toute sa complexité décryptée à partir du monde du crime et de la justice.
On y trouve évidemment des articles sur des écrivains majeurs (Jim Thompson) ou en devenir (Frédéric Paulin), sur le cinéma (interwiew de Roschdy Zem), mais aussi des portraits de flics, de juges, des retours sur des enquêtes célèbres, sur des phénomènes de société. Une diversité de sujets traités, mais aussi une diverté de formes : des interviews, des récits, des nouvelles, de la bande-dessinée ou des reportages photographiques.
L'image et le dessin ont d'ailleurs une importance de premier plan dans cette revue à l'esthétique très soignée. Son grand intérêt est qu'elle ne s'adresse pas seulement aux férus de polars et d'enquêtes policières (certes toujours plus importants), mais à un public plus large. Ainsi la publication est aérée, les articles sont fouillés, concis, précis mais vulgarisateurs et pas trop érudits. Bref, j'ai beaucoup aimé ce numéro et je conseille vivement la nouvelle écrite par Bernard Minier, dont je n'avais jusqu'ici lu aucun livre, ce qui ne devrait plus tarder.