Déchoir les exilés fiscaux de leur nationalité ? Une aberration !

Face aux remous que provoque l'annonce de l'exil fiscal en Belgique de l'acteur Gérard Depardieu, un député PS propose ni plus ni moins de déchoir de leur nationalité française tous ceux qui refuseraient de s'acquitter de l'impôt national. La colère de ce député et du Premier ministre est juste en soi, il est insupportable que les plus riches refusent de participer à l'effort national alors que le reste de la population est mis fortement à contribution. Toutefois la menace de déchance de nationalité est une aberration !

Il faut que nos politiques arrêtent de se servir de la nationalité comme moyen de pression. Une fois que quelqu'un est Français, il l'est pour la vie, c'est une règle qui est immuable et sur laquelle repose notre République. Les politiques savent qu'ils ne pourront pas déchoir les exilés fiscaux de leur nationalité, mais utiliser cette menace est d'abord un moyen de communication, histoire de montrer à la population que l'on s'inquiète du problème ; sauf que c'est dans le même temps l'aveu d'un renoncement à agir.

Il est pourtant des moyens de pression que le gouvernement pourrait utiliser, comme le règlement du différentiel entre les impôts du pays qui les accueille et les impôts qu'ils auraient acquittés en France. Cette proposition avait été faite par Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne et opportunément reprise par Nicolas Sarkozy. Pourquoi diable les socialistes se refusent à la mettre en place, alors que c'est bien plus simple et plus juste que la déchéance de nationalité et surtout que d'autres, comme les Etats-Unis, le pratiquent déjà ? Il n'y a pour l'instant pas de réponse à cette question, à moins qu'il ne s'agissent d'une preuve supplèmentaire du recul gouvernemental face à la pression des riches.