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7 mars 2011

Le parti socialiste est lui aussi responsable de la montée du Front National.

Suite au désormais fameux sondage donnant Mme Le Pen en tête, la première réaction des caciques socialistes a été de jeter la pierre à Nicolas Sarkozy, accusé (à raison il est vrai) de faire le jeu de l'extrême-droite avec sa politique sécuritaire et son débat sur l'Islam. Et puis, ce matin, le ton a un peu changé, c'est le reste de la gauche qui est montrée du doigt, elle serait coupable de prendre des voix au PS en multipliant les candidatures. Bref, pour le PS, les responsables sont les autres pas eux.

Comme si depuis plus de trente ans que le FN pollue notre vie politique, le PS n'avait jamais été au pouvoir. Comme si le FN ne prospérait pas essentiellement parmi les classes populaires, celles qui justement devraient être la base électorale d'un parti que se veut de gauche. Les propos des dirigeants du PS entendus ce week-end sont désespérants, parce qu'ils montrent qu'ils n'ont toujours pas compris le désarroi d'une parti d'une peuple. Il serait faux de croire que les électeurs frontistes ne viennent que de la droite. Une minorité importante a longtemps voté PC ou PS. Cette minorité a malheureusement tendance à augmenter, Mme Le Pen sachant très bien adapter son discours pour capter cet électorat.

Parce qu'elle est là la principale erreur des socialistes. C'est de croire que l'électeur d'extrême-droite n'est mû que par sa haine de l'étranger, sa crainte de l'insécurité. C'est oublier que dans toutes les enquêtes, ces sujets n'arrivent que loin derrière dans les préoccupations des Français, après le chômage, la hausse des prix, les retraites, le logement. Or, qu'a fait la gauche, et plus particulièrement le PS sur ces sujets lorsqu'elle était au pouvoir ? Rien ou si peu. Mais surtout, qui au PS aujourd'hui, parle de ces sujets ? Personne, absolument personne, ils sont bien trop occupés par leur cuisine interne et par leurs petites phrases.

Le Front de gauche, le NPA, voire les écologistes ne prennent pas de voix au PS. Si celui-ci s'adressait à son électorat avec un discours de gauche propre à répondre aux inquiètudes des classes populaires, il n'aurait pas à menacer ses partenaires de gauche et à craindre la fuite de ses électeurs.

La première raison de la montée du FN aujourd'hui est parce que les Français n'aperçoivent pas d'alternative crédible à la politique libérale de Sarkozy, et ce n'est certainement pas DSK qui va la leur offrir. Plus que jamais, le vote FN est d'abord un vote de colère adressé à la classe politique, de gauche comme de droite, et pas seulement celle qui chasse sur les terres de l'extrême-droite.

 Sur d'autres sujets :

jef fustige lui aussi l'UMP tout en ramenant le PS à ses responsabilités pour 2012.

Pour le compte-rendu d'une flash-mob à Berlin, c'est sur ici-berlin.

 

PS : Comme vous l'avez probablement remarqué, depuis 15 jours, j'ai arrêté la rubrique hebdomadaire "Sites de la semaine". Même si celle-ci avait beaucoup de succès, elle me prenait trop de temps. Ceci dit, je continue néanmoins à mettre des liens à la fin de chaque billet.

 

 

 

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Commentaires
L
D'accord avec vous sur l'essentiel. il est d'ailleurs assez curieux que cette exaspération face à la crise ne fasse monter que le FN et pas la gauche radicale. Le résultat de l'hystérie médiatique qui entoure Mme Le Pen ?
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S
Bonjour !<br /> Un bon tour d'horizon de la réalité donnée à voir ces derniers jours. Donnée à voir, car la tambouille sondagière, avec sondage en ligne, sur inscription volontaire de volontaires pour être sondés, met en exergue un militantisme offensif des adhérents et sympathisants FN. N'existe que ce que l'on peut nommer ? Ou ce que l'on peut nommer existe ?<br /> Explication partielle, cependant, de cette "poussée" du FN. Il ne faut pas oublier que les situations de crise économiques, quand, comme tu le rappelles dans ton billet, la réalité de l'emploi, du chômage, de la crainte de l'avenir et du déclassement tenaille nombre de nos concitoyens, le vote d'extrême droite est souvent un recours utilisé comme ultime réflexe de défense et de protestation. Face à l'UMP et au PS qui ne proposent AUCUN programme économique crédible, pas plus que le FN d'ailleurs…
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