Ségolène Royal de nouveau en campagne ! Le discours violemment anti-Royal aussi !
Le but de ce billet n'est pas de prendre la défense de Mme Royal ou de porter un jugement quelconque sur la façon dont elle a décidé d'annoncer sa candidature, mais plutôt de m'interroger sur les réactions qu'elle et elle seule provoque.
Comme pendant la campagne électorale de 2007, dès que Mme Royal se découvre, toute la classe politique, de droite comme de gauche, se jette sur elle pour la critiquer, la railler et la moquer le plus souvent. Comme s'il s'agissait d'une idiote ou d'une imbécile. Idiote qui a rallier sur son nom quelques 10 millions d'électeurs en 2007 au premier tour.
Mais au fait que lui reproche-t-on ?
Son rôle de ministre à l'époque Jospin ? Elle n'a ni meilleure ni plus mauvaise que beaucoup d'autres, et si on compare à l'équipe actuelle, elle serait plutôt à créditer d'une bonne action.
La façon dont elle a géré sa candidature ? Elle n'a pas été une candidate si mauvaise que cela, avec un score dans la moyenne des candidats socialistes, et surtout, elle aurait pu bien mieux faire si elle n'avait pas été flinguée par une grande partie du parti socialiste. Quand aux quelques bourdes qui ont servi de justificatif par la qualifier d'incompétente, son adversaire principal en a fait de pires, ce qui ne lui a jamais été reproché.
Son action de présidente de région ? Franchement, si elle était considérée comme une mauvaise présidente, elle n'aurait pas été une des personnalités les mieux réélues cette année, dans une région qui rappelons-lerappelons-le, il y a moins de 10 ans était considérée comme un bastion imprenable de la droite.
Alors qu'y-a-t-il derrière ces moqueries, ces sarcasmes un brin poujadistes ? Rien d'autre qu'une bonne dose de misogynie qui ressort, cachée derrière des soi-disant convictions politiques. Juste un petit détail mais qui veut dire beaucoup : quel est le politique masculin que l'on se permet d'appeler communément par son prénom ? En 2007, la droite, donc Nicolas Sarkozy, s'est en grande partie appuyée sur le machisme ambiant pour gagner l'élection. Visiblement, les mêmes recettes sont à l'oeuvre aujourd'hui.
Honnêtement, je ne voterai pas pour Mme Royal si elle la candidate du PS, du moins au premier tour, mais je le fera sur des critères politiques, tout simplement parce que je partage ses idées. Mais ce qui se passe autour de sa personne depuis plusieurs années est assez nauséabond, et entretenu par un partie de ses alliés politiques à qui elle prend la place médiatique.
Sur le sujet :
Mon espoir à gauche partage exactement mon analyse.
Sur le web :
dasola a beaucoup aimé le documentaire de Charles Ferguson, Inside job.
Un bon court-métragecourt-métrage à visionner chez cafardages.
a tort ou a raison fait un petit billet sur l'état réel de notre liberté de penser.
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