Shutter island de Martin Scorsese.
Ils sont quelques-uns dont j'attends toujours avec impatience les films, AlmodovarAlmodovar, Burton, Loach, les frères Coen, le trop rare Audiard et bien sûr Martin Scorsese, le spécialiste des âmes tordues, le chirurgien des tréfonds de l'humanité. On est rarement déçu. Sauf que cette fois-ci... on a l'impression que Martin était en vacances, pas vraiment envie, bref, ce n'est pas un grand Scorsese.
Pourtant, le matériau de base était de qualité : un roman d'un des meilleurs auteurs de littérature noire américaine, Dennis Lehane. Une histoire comme les aime Scorsese, où l'on ne sait plus différencier la réalité de la folie, où le bien et le mal s'enchevêtrent, comme souvent chez Scorsese. Mais là, l'enchevêtrement est tel que l'histoire devient incompréhensible.
Cela aurait pu être sans importance, il est de multiples chefs-d'oeuvre dont on ne comprend rien (Lynch par exemple). Il y a le climat scorsesienscorsesien, cette tension bien à lui, qui sous-tend tous ses films, bien souvent à elle seule, elle fait le film. Mais voilà, à force rajouter des tonnes de musique, de sur-signifier les moments où il faut avoir peur, il n'y a plus de climat, seulement une certaine lassitude qui nous envahit.
Alors oui, on retrouve par moments le grand Scorsese, notamment le début avec l'arrivée sur l'île, il y a bien Di Caprio qui se bonifie avec l'âge, mais c'est bien peu quand on est en droit d'attendre beaucoup plus de l'homme qui nous a donné "Taxi driver", "Mean streets", "Casino", ou le trop méconnu "A tombeau ouvert". Vivement son prochain film.
Des avis différents sur le films : http://dasola.canalblog.com/
http://www.galathys.com/shutter-island-sombre-et-angoissant-a-souhait/
http://lebleudumiroir.canalblog.com/archives/2010/03/04/17114448.html
http://shupiensuisse.blogspot.com/2010/03/shutter-island.html