Elections régionales : l'Alsace.
En 2004, lors du raz de marée socialiste, l'Alsace fut avec la Corse, la seule région à rester à droite. Et ce, assez nettement. A priori, l'Alsace ayant fait de longue date preuve de son ancrage droitier, il ne devrait pas y avoir de suspens quant au résultat du scrutin de mars. Pourtant, il semble bien que les choses ne soient pas si simples que cela.
Le grand artisan du succès de l'UMP en 2004 s'appelle Adrien Zeller. Or, cet homme populaire en Alsace est décédé en cours de mandat. Depuis, la majorité se divise et la droite pourrait se présenter morcelée au scrutin. Outre le MODEM et l'UMP, il pourrait y avoir une autre liste centriste. Concurrence au centre donc, mais sur la droite aussi. Les régionalistes, proches de l'extrême-droitel'extrême-droite avaient frôlé les 10 % en 2004. Cette fois encore ils se représentent. Surtout, le FN avait lui obtenu 22 % au second tour. Fort de ce score et du petit coup de pouce que lui donne le pouvoir avec le débat sur l'identité Nationale, il espère bien se maintenir à nouveau et jouer les trouble fêtes. L'UMP ne dispose donc que de peu de réserves pour le second tour, et si les diverses listes de droite ne rééditent pas les 34 % d'Adrien Zeller, il sera très compliqué de conserver la région.
Si les choses ne sont pas simples à droite, elles ne le sont guère non plus à gauche. Contrairement à 2004, le PS et les verts iront chacun de leur côté. La candidature du front de gauche ne devrait pas gêner les socialistes, la gauche radicale étant historiquement très peu implantée dans la région. Par contre, les écologistes sont très influents en Alsace, puisqu'ils ont devancé le PS aux européennes. De plus, il apparaît plus que probable qu'Antoine WaechterWaechter qui ne représente rien au niveau national, mais est influent au niveau local, sera présent sur les listes Europe écologie, renforçant le poids de celles-ci. L'Alsace est avec l'Ile de France une des régions où les verts ont de réels espoirs de passer devant le PS, et donc de prendre la région. Toutefois, comme rien n'est simple, la tête de liste MODEM, n'est autre que Yann Wehrling, l'ancien secrétaire des Verts. C'est dire l'importance que risque de prendre les enjeux environnementaux dans la campagne électorale.
L'Alsace est une petite région riche et dynamique. En principe sociologiquement et historiquement, rien ne devrait pouvoir la faire basculer à gauche. Pourtant, le contexte politique particulier, avec un président sévèrement désavoué, les divisions locales pourraient créer une surprise. Ce qui au niveau national constituerait un séisme, surtout si la droite ne parvient pas à reprendre de régions. Et c'est ce qui fait de l'Alsace une région à suivre.
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