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15 décembre 2009

Vincere de Marco Bellocchio

Ida Dalser est restée pendant longtemps dans les oubliettes de l'histoire. L'immense majorité des italiens ne connaissaient pas son existence jusqu'à ce film. Elle fut la maitresse et la femme cachée de Benito Mussolini avant qu'il n'accède au pouvoir. Il n'aura de cesse ensuite de renier cette laison et l'enfant qui en découlera, allant jusqu'à faire enfermer Ida Dalser en hopital psychiatrique.

Pour donner de la chair et de la consistance à cette histoire, il fallait un grand cinéaste. Bellocchio est de ceux là, et ce qu'il fait avec ce film est immense.

Avant d'être le portrait de l'Italie fasciste, "Vincere" est le portrait d'une femme, Ida Dalser donc. Une femme qui se jette à corps perdu dans l'amour qu'elle porte à un homme, fut-il Mussolini, fut-il dictateur. Tout le film est là, dans cet amour à sens unique qu'Ida vit non pas comme un échec, mais comme une épreuve divine, à aucun moment elle ne se résigne entraînant avec elle son fils et sa famille.

Très vite, Mussolini n'apparait plus à l'écran, si ce n'est sous forme d'archives. Et toutes ces archives s'insérent admirablement bien dans l'histoire. Il faut dire qu'à chaque fois, chaque évènement historique a un impact sur la propre vie d'Ida. Car c'est là le tour de force de Bellocchio, il ne juge pas l'Italie de cette époque, il la montre, il nous la fait ressentir : l'Italie, c'est Ida. Elle symbolise ce pays qui s'est jeté dans les bras d'un homme, l'a aimé profondément sans jamais en être récompensée en retour, elle symbolise cette adoration presque mystique qui ne peut que mener à la mort. Il n'est assurément pas anodin que les dernières images d'archives, avant que l'on apprenne la mort d'Ida, soient celles de la seconde guerre mondiale. Or, dans les faits, Ida Dalser est morte deux ans vant la guerre.

Tout est magnifique dans film. L'histoire, un grand drame moderne, l'utilisation intelligente des archives, la musique, de l'opéra italien utilisé ici de façon grandiloquente et grandiose, mais ce qu'il faut aussi retenir c'est l'interprétation de la magnifiquement belle giovanna Mezzogiorno. Pour moi, elle sera à jamais Ida Dalser.

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce film, mais comme j'aime la confrontation d'idées, je vous conseille l'avis de Dasola, beaucoup plus pondéré que le mien (http://dasola.canalblog.com/archives/2009/12/03/15977472.html).

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Commentaires
D
d'avoir pensé à moi, Leunamme. Quand je lis ton billet, j'en arrive à regretter de ne pas l'avoir mieux apprécié. Surtout que je suis d'accord avec ce que tu dis mais il ne m'a pas touché, ce film. Bonnne journée.
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