Inquiètante montée des actes racistes et antisémites !
Depuis quelques années les actes violents à caractère raciste ou antisémite se multiplient. Mais avec les évènements au Proche-Orient, ces violences vont croissantes ces jours-ci. Que ce soit l'agression d'une jeune fille à Sarcelles, les violences entre bandes dans le XIXème arrondissement à Paris, ou l'incendie d'une mosquée dans la région lyonnaise, tous ces actes sont inquiétants et condamnables. Ce matin, c'est le jet d'un cocktail molotov contre une synagogue qui m'a touché, puisqu'il s'est passé dans ma ville, à quelques centaines de mètres de chez moi.
Cette violence récurrente et très médiatisée fait place chez moi à un malaise de plus en plus fort. Ce malaise vient du fait que j'ai l'impression que les politiques n'ont pas pris conscience de la gravité du problème, et surtout ne font pas les bons diagnostiques, et donc ne peuvent apportés les solutions adéquates. Evidemment, les auteurs de ces actes criminels doivent être recherchés et punis, mais la répression ne peut être à l'évidence la seule réponse.
Nous sommes, à mon avis, confrontés aux premières conséquences d'une politique globale qui favorise la montée des communautarismes, montée qu'il faut mettre en parallèle avec celle de l'individualisme. Quand les gens sont laissés face à eux-mêmes, il ne faut pas s'étonner qu'ils cherchent des repères, qu'ils soient religieux, sociaux voire ethniques.
Certes, la guerre au Proche-Orient exacerbe les passions, démontrant en cela que la mondialisation ne concerne pas que l'économie mais aussi l'ensemble des problématiques politiques. Ces tensions sont évidemment exploitées par des groupes extrêmes. Mais ce n'est pas à mon avis le nerf du problème. Deux choses m'interpellent et devraient interpeller l'ensemble de la classe politique : la plupart de ces violences ont lieu dans des quartiers réputés difficiles et sont souvent le fait de jeunes voire de très jeunes très souvent dépolitisés.
Ce que nous disent ces agressions diverses est bien plus large qu'une simple montée de l'antisémitisme ou du racisme déconnectée des réalités sociales, c'est qu'il s'agit ici du même malaise profond qui était à l'origine des émeutes, celui d'une jeunesse française à laquelle on ne propose aucun avenir, celui de jeunes auxquels on va jusqu'à refuser la nationalité française puisque pour beaucoup ils ne sont que d'origine, celui de jeunes intégrés à qui on nie l'idée même d'intégration.
Il ne faut pas s'étonner que dans cette recherche permanente d'être admis dans cette société, la recherche de bouc-émissaires se fasse jour. L'autre est comme toujours une victime facile. Mais le fait que les violences soient commises par des mineurs de plus en plus jeunes pose aussi la question de l'éducation dans ce pays. Car évidemment tout se tient dans une société complexe comme la nôtre. Comment croire que les réductions massives d'adultes dans les écoles depuis 2002 n'ont pas de conséquences ? Comment croire que les enseignants qui ne peuvent plus faute de temps apprendre l'indispensable convenablement, aient du temps pour expliquer des choses aussi compliquées ?
Se contenter de déplorer publiquement ces actes et d'apporter une réponse sécuritaire ne peut plus suffire. Il s'agit d'un malaise social profond. Or, rien dans la politique actuelle, comme dans le silence affligeant de l'opposition, ne peut laisser espérer une prise de conscience des dangers qui nous guettent. Et c'est surtout là qu'est la source d'inquiétude.
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