Vers un succès diplomatique pour Nicolas Sarkozy (la suite)
Il y a quelques jours, je me réjouissais de l'intervention efficace et rapide de Nicolas Sarkozy sur l'épineux dossier géorgien. Je précisais toutefois que la situation était fragile et pouvais changer rapidement. Ce fut le cas, et il convient, à l'aune de ces changements, de relire l'intervention de Nicolas Sarkozy.
En premier lieu, si l'action de Nicolas Sarkozy a permis un cessez le feu, on s'aperçoit avec le recul que les termes de l'accord ne condamnent jamais la volonté russe d'asseoir sa domination sur la région. On sent même une volonté manifeste de ménager la Russie. Ce qui se concrétise par la mauvaise volonté évidente de cette dernière a retirer ses troupes.
En second lieu, Nicolas Sarkozy, comme à son habitude, a visiblement agi seul, sans concertation préalable avec les autres pays européen (alors qu'en tant que président de l'Union, il parle en leur nom) ou avec l'OTAN. Et on voit bien que la position américaine, avec les propos belliqueux de Georges Bush, ou la signature d'un accord sur les boucliers anti-missiles avec la Pologne, n'est pas vraiment sur la même longueur d'onde. Il en va de même pour l'Allemagne avec Angela Merkel (bien plus diplomate que Sarkozy à mon avis) qui réaffirme son souhait d'intégrer la Géorgie dans l'OTAN. Ces dernières prises de position ont certes irrité la Russie, mis ont surtout mis la France en porte à faux, et elle a donc été obligée de hausser le ton.
Une fois de plus, là où la concertation et la fermeté aurait prévalu, c'est la précipitation qui l'a emporté. Certes, les images d'un Sarkozy prenant l'avion pour négocier avec Moscou et TbilissiTbilissi, et obtenant au final un accord sont du plus bel effet, du moins pour les Français et auront probablement un impact en politique intérieur. Mais, une fois de plus nous mécontentons nos principaux partenaires, et l'arrogance française finira bien par nous desservir. Il n'est déjà plus un secret pour personne qu'à Berlin ou Madrid les méthodes françaises énervent au plus haut point. Il faudrait se méfier que cela n'entame pas le crédit de la France.