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10 août 2008

Valse avec Bachir de Ari Folman

valse_avec_Bachir_1C'était la grande surprise du dernier festival de Cannes, ce film a bouleversé la Croisette. Et il faut dire qu'il y a de quoi, ne serait-ce qu'à cause du sujet, rarement évoqué et tabou en Israël, le massacre des camps de Sabra et Chatila pendant la guerre du Liban en 1982.

Mais si ce film est formidable, c'est d'abord a cause de sa forme : le dessin-animé documentaire. Ce choix original est déterminant dans la force du film. Il permet à Folman de garder la force de la fiction, mais surtout de mettre en scène les témoignages qu'il a récolté, la plupart des ses témoins n'ayant pas accepté de parler directement et librement face à la caméra, c'est dire la difficulté d'évoquer cette période en Israël. Folman a donc pu ainsi contourner le problème.

valse_avec_Bachir_2Valse avec Bachir parle donc des massacres de Sabra et Chatila, et démontre que Tsahal, si elle ne les a pas commis, était directement impliqué car elle a laissé faire. Il dénonce ainsi clairement l'attitude du haut commandement militaire qui était au courant, jusque dans les plus hautes sphères, puisque le nom d'Ariel Sharon est lui-même évoqué.

Mais Valse avec Bachir, ce n'est pas que cela. C'est aussi une dénonciation de la guerre, de l'ignominie qui fait que des jeunes soldats de 18 à 20 ans sont embarqués dans un conflit qui les dépasse. Folman nous parle donc de cette jeunesse israëlienne, elle aussi victime de la guerre, témoin d'horreurs que le reste de son pays essaie d'ignorer en continuant à vivre normalement.

Valse avec Bachir est donc un film essentiel, primordial, qui aborde le conflit au Proche-Orient sous un angle nouveau, celui qui fait de l'ensemble des populations civiles de la région des victimes. Ce film est aussi à mettre en relation avec tous ces films israëliens qui arrivent sur nos écrans actuellement (Les sept jours, La visite de la fanfare), ainsi que la force de la littérature de ce pays, ce qui en prouve la vitalité culturelle, mais surtout qu'Israël est une vraie démocratie, plurielle, où toutes les opinions peuvent s'exprimer, démontrant que les choses sont peut-être un peu plus compliquées à appréhender que les explications simplissimes des journaux de 20 heures.

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